La face cachée du Mondial sud-africain

Entreprises fictives, pressions, corruption… L’étude publiée le 28 avril 2010 par l’Institute for Security Studies (ISS) est sans concession sur les dérives de la FIFA & Cie autour du Mondial 2010. Elle confirme l’analyse de Beylard &  Gweth in « Intelligence sportive, un impératif pour l’Afrique ».

Par GMC

L’ISS s’appuie sur six études de cas très détaillés et les faits rapportés ressemblent, à bien des égards, au scandale « pétrole contre nourriture » déclenché début janvier 2004 en Irak. Au moment où nous publions ce billet, Joseph Blatter, président de la Fifa n’a toujours pas réagi aux graves accusations contenues dans ce rapport.

Le 23 novembre 2009, David Beylard et Guy Gweth écrivaient : « Autour de l’organisation du Mondial de football qui aura lieu en 2010 en Afrique du Sud, nous constatons d’après nos calculs que le pays hôte ne bénéficiera que de 25% de la valeur financière créée autour de cette manifestation. Près de 65% de la valeur générée sera captée par les filiales des majors de chaînes hôtelières internationales qui vont assurer l’hébergement et la restauration des équipes, des staffs techniques et des supporters. » L’étude de l’Institute for Security Studies corrobore ces propos en révélant notamment l’exclusivité accordée – sans appel d’offre – à Match Even Services et Match Hospitality (dont Philippe Blatter, neveu du président de la FIFA, est l’un des dirigeants) pour l’hébergement des officiels lors du Mondial sud-africain.

Pour Jeré Longman (lire le New York Times, édition du 28 avril 2010), l’Afrique du Sud a tout simplement remporté deux coupes du monde. Une, officielle, qui opposera 32 équipes de football ; et l’autre, plus sournoise et scandaleuse, qui oppose les intérêts publics et privés dans une guerre économique sans merci.

Très documenté, le rapport d’étude intitulé “Player and Referee: Conflicting Interests and the 2010 FIFA World Cup”a été produit par une équipe d’enquêteurs britanniques et sud-africains dont certains sont bien connus du grand public:

–          Stephen Sole a d’abord été journaliste d’investigation chez Noseweek, puis chef de la rubrique politique au Sunday Tribune avant de rejoindre le Mail & Guardian en 2002.

–          Eddie Botha est enquêteur et éditeur du Daily Dispatch;

–          Stefaans Brümmer est co-fondateur de M&G, Centre for Investigative Journalism;

–          Gcina Ntsaluba est journaliste d’investigation et reporter au Daily Dispatch;

–          Collette Schulz Herzenberg est chercheur à l’Institute for Security Studies de Cape Town, spécialiste des questions de corruption et de gouvernance.

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