Célestin Tawamba : « Nos entreprises doivent être plus conquérantes »

[Africa Diligence] En accueillant Guy Gweth, n°1 du CAVIE, le 08 novembre 2018, pour sa grande conférence sur l’intelligence économique au siège du Groupement Inter patronal du Cameroun (GICAM), Célestin Tawamba a invité les entreprises camerounaises à plus d’agressivité sur les marchés.

Très attendu par la communauté des chefs d’entreprises, les officiels de la diplomatie économique et les universités, le premier grand rendez-vous du GICAM sur le thème des enjeux stratégiques de l’intelligence économique en Afrique : cas du Cameroun a visiblement conquis le public ayant fait le déplacement de Bonanjo à Douala.

Contenu du discours de Monsieur Célestin Tawamba, président du GICAM

Mesdames et Messieurs,

Je vous souhaite une chaleureuse bienvenue dans cette Salle André Siaka.

Je vous remercie d’avoir bien voulu assister à la première conférence organisée en ces lieux sur ce concept émergent qu’est l’intelligence économique et, notamment les enjeux stratégiques qu’il sous-tend en Afrique.

Je le dis et je m’en félicite, c’est un digne fils de notre pays que nous accueillons pour l’occasion. En votre nom à tous, je lui sais gré d’être venu partager avec nous ses connaissances et son vécu de l’intelligence économique.

De fait, fondateur de Knowdys Consulting Group (KCG) et président du Centre Africain de Veille et d’Intelligence Economique (CAVIE), Guy Gweth est en charge du programme “Doing Business in Africa” à Centrale Supelec depuis 2012. Il est par ailleurs professeur de due diligence à l’Ecole Supérieure de Gestion (ESG) de Paris depuis 2013. Responsable pédagogique du MBA “Intelligence économique et marchés africains” à l’ESG, il est ou a été enseignant à l’Ecole de Guerre économique de Paris, à l’Institut des hautes études de défense nationale, à l’Université de Reims et à la BGFI Business School de Libreville.

Régulièrement interrogé par les médias internationaux, c’est l’un des experts opérationnels les plus suivis par la communauté des investisseurs internationaux intéressés par le continent africain. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont « 70 chroniques de guerre économique ».

Mesdames et Messieurs,

De l’intelligence économique, je retiens cette définition que je tire de Wikipedia : « l’intelligence économique est l’ensemble des activités coordonnées de collecte, de traitement et de diffusion de l’information utile aux acteurs économiques, en vue de son exploitation. On peut y ajouter les actions d’influence et de notoriété ainsi que celles liées à la protection de l’information. »

Notre Conseil exécutif, alors liste en compétition pour la direction du Groupement, avait fait le constat selon lequel, sous la poussée de la mondialisation et l’économie de marché, le Groupement a besoin de renforcer son offre en Intelligence Economique.

C’est pourquoi le GICAM a fait de l’intelligence économique, l’un des trois axes forts de sa stratégie. Nos entreprises doivent être plus conquérantes et agressives sur les marchés tout en se protégeant de menaces de toutes sortes. Elles doivent gagner des parts de marché et s’ériger en leaders tant national que sous-régional.

Pour les y accompagner, le GICAM s’emploie, entre autres, à produire de manière régulière des informations, tenir à jour des tableaux de bord du secteur privé camerounais, filière par filière, ainsi que d’autres éléments de veille et d’intelligence économiques.

C’est donc avec beaucoup d’intérêt que nous nous apprêtons à suivre notre conférencier du jour. Je ne doute pas que son intervention sera utile à nous les membres. Puissions-nous en tirer des enseignements utiles à mettre en valeur au sein de nos entreprises. Outre l’appropriation du concept, et au-delà des fondamentaux qui le caractérisent de manière intrinsèque, on peut se demander s’il existe une approche spécifique du sujet, selon que l’on soit en Afrique ou ailleurs, ou selon le type d’activités menées par les entreprises dans un pays donné. Question, entre autres, à laquelle M. Gweth apportera certainement des éléments de réponse.

En vous remerciant une fois de plus d’être venus,

Je nous souhaite une conférence fructueuse et je vous remercie de votre aimable attention.

Célestin Tawamba

Président du GICAM

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Bon à savoir : Célestin Tawamba est diplômé de HEC Paris et de l’Université Paris-Dauphine. Ancien de Ernst & Young au début des années 1990, il rejoint ensuite le forestier libanais Hazim en tant que directeur financier. Son aventure entrepreneuriale démarre en 2002 avec la création de La Pasta, une société de production de farine et de pâtes alimentaires dont la croissance est si rapide qu’elle passe d’une production de 25 tonnes à 250 tonnes en l’espace de sept ans. Célestin Tawamba passe à vitesse supérieure en rachetant, en 2005, la filiale locale de Panzani, leader historique du marché des pâtes alimentaires au Cameroun. Depuis, il est à la tête d’un conglomérat, Cadyst Invest, qui investit dans divers secteurs, dont l’agroalimentaire et l’industrie pharmaceutique. Depuis 2009, il est le premier homme d’affaires d’Afrique centrale à implanter localement (à Douala) une unité de fabrication de médicaments génériques. Un projet rendu possible grâce à un emprunt de 8 milliards de FCFA (plus de 12 millions d’euros), obtenus de trois banques camerounaises. Son empreinte dans l’industrie pharmaceutique est en outre renforcée par les 75 % de capital de la Société industrielle de produits pharmaceutiques (SIPP) rachetés à des Belges il y a dix ans. Depuis fin juin 2017, Célestin Tawamba préside le Groupement Inter-patronal du Cameroun dans une optique résolument offensive. Sa rencontre avec Guy Gweth, président du CAVIE et fondateur de Knowdys Consulting Group, le conforte dans sa trajectoire et sa stratégie de conquête des marchés par l’intelligence économique.