Certains ignoraient qu’on est tous surveillés, écoutés et fichés

(Africa Diligence) Pour tous ceux qui, depuis des années, dénoncent les risques de violation de la vie privée par les écoutes à grande échelle des officines nationales de sécurité, Ed Snowden est un héros. Cet Américain de 29 ans, employé de l’agence américaine de sécurité nationale (NSA), a décidé de révéler au grand jour ce que certains initiés savaient déjà…

Pas une grande surprise

La NSA est capable d’intercepter absolument toutes les communications dans le monde entier. Mails, coups de téléphones, tweets, messages sur facebook… Tout est scruté, analysé et évalué par de super-ordinateurs ! Ed Snowden était l’une des petites mains du système. « Si je veux voir vos e-mails ou le téléphone de votre femme, je n’ai qu’à utiliser des interceptions ; je peux avoir vos mots de passe, relevés de téléphone, cartes de crédit », déclarait-il avant de s’enfuir.

Recherché par les États-Unis qui le considèrent comme un traître, Ed Snowden se cache à Honk-Kong ‘où il promet de nouvelles révélations : « Ceux qui pensent que j’ai commis une erreur en choisissant de me rendre à Hong Kong ne comprennent pas mes intentions. Je ne suis pas ici pour fuir la justice, mais pour révéler des faits répréhensibles » soutenait-il il y a encore quelques heures.

Les activités de surveillance de la NSA ne constituent pas une surprise mais on découvre aujourd’hui à quelle échelle elles sont menées. Le débat est ouvert sur l’encadrement législatif de ces activités d’espionnage. Les actions de la NSA mais aussi une partie du cadre légal dans lequel elles sont opérées sont couvertes par le secret absolu.

Pas de supervision judiciaire

Le problème, c’est l’absence de supervision judiciaire. Les programmes de surveillance américains ont été renforcés par George Bush puis encore intensifiés par Barack Obama dans un monde de plus en plus dangereux.

La guerre mondiale contre le terrorisme nécessite des écoutes toujours plus pointues. Les ordinateurs de la NSA doivent être capables de dépister des conversations suspectes à l’autre bout de la planète. L’autre danger, c’est l’espionnage économique. À ce petit jeu, Américains et Chinois sont lancés dans une course de vitesse.

Aujourd’hui, la plupart des citoyens ont leurs données centralisées sur Google, Facebook, Apple, c’est-à-dire au sein de grandes sociétés américaines facilement contrôlées par la NSA.

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Guy Gweth in « Le cryptage de haute puissance, dernier rempart contre l’espionnage électronique? » Article rédigé le 1er août 2008.

(ACK avec la Rédaction)