Comment réguler le très disputé marché des transferts d’argent en Afrique

[Africa Diligence] L’Afrique est au cœur des grandes stratégies mondiales sur les transferts d’argent. Pourvoyeur de migrants vers le nord, doté d’une population faiblement bancarisée, le continent est courtisé par la majorité des grands opérateurs de transfert d’argent tels que Western Union ou MoneyGram. Comment réguler le marché ?

Si le business du transfert international d’argent génère des chiffres à donner le tournis – des sources concordantes l’estiment à près de 500 milliards USD annuels – il n’en reste pas moins régulé de manière inégale, malgré les mesures anti-terroristes drastiques mises en place après le 11 Septembre 2001. Souvent trop cher, le dispositif mis en place au niveau international encourage malheureusement les circuits parallèles et les transferts informels.

En Afrique, ce sont près de 60 milliards USD qui sont déversés sur le continent chaque année. Ce chiffre montre, une fois de plus, que les migrants Africains sont les premiers pourvoyeurs de devises en faveur de leur continent.

Un problème de fond subsiste cependant : le coût de ces transferts vers l’Afrique est exorbitant. Alors que la moyenne mondiale se situe actuellement autour de 7%, il n’est pas rare de constater des taux avoisinant les 20% en Afrique, ce qui constitue un préjudice non négligeable, aussi bien pour ceux qui envoient que pour ceux qui reçoivent des devises.

Les transferts d’argent sont plus qu’utiles pour les États comme pour les ménages africains. Il y a donc lieu de les encourager au vu des nombreux bénéfices qu’ils génèrent. Ils permettent aux États de lever des capitaux sur les marchés et renforcent leurs capacités, puisqu’une grande partie des transferts sont investis dans le capital humain. Ces transferts sont également pris en compte par les grandes agences de notation dans les notes attribuées aux quelques pays qu’ils auditent, ce qui contribue indirectement à leur capacité à lever de la dette et à se financer.

Toutes les parties prenantes devraient donc faciliter les transferts de fonds vers l’Afrique et maximiser la part du marché formel. Plusieurs pistes ont été avancées dans ce sens à l’instar d’une plus grande ouverture à la concurrence, ou le développement de moyens électroniques pour réaliser les transferts. Ces actions réduiraient significativement le coût des transactions au profit des utilisateurs finaux. Mais ceux qui profitent du statut quo laisseront-ils faire ?

La Rédaction (Avec CFC)