Des réseaux de l’African Connection démantelés avec l’aide du FBI

[Africa Diligence] Mis en exergue pour la première fois par la présidence du Centre Africain de Veille et d’Intelligence Economique, l’Africa Connection est désormais la cible d’opérations concertées entre services de renseignements africains et étrangers. Le FBI aide à traquer les souches localisées au Nigéria.

Connu pour les arnaques en ligne, le Nigeria est l’un des pays abritant le plus de cybercriminels en Afrique. Fausse loterie, faux courtiers, offre immobilière bidon, histoire d’amour frelatée, etc. Les escroqueries numériques « à la nigériane » rapportent gros et ont une ville de prédilection : Lagos, la capitale économique du pays. Les autorités américaines ont publié il y a quelques mois une liste de 77 Nigérians soupçonnés de fraudes répétées sur internet. La publication de cette liste a poussé les autorités nigérianes à passer à l’action, avec l’arrestation de 167 suspects. Des milliers de dollars et de nairas (monnaie nigériane) ont été saisis pour un montant équivalent à 383 000 euros.

Ces arrestations entrent dans le cadre d’un vaste coup de filet international, qui s’est traduit ces derniers mois par 281 interpellations, y compris en France, en Italie, au Japon, au Kenya, en Malaisie, en Turquie et en Grande-Bretagne, avec près de 3,7 millions de dollars saisis.

Ces délinquants financiers entretiennent parfois des liens étroits avec les politiciens, qui les ont longtemps protégés. Leur réussite a fait des émules et ils sont souvent très populaires dans le pays. La Côte d’Ivoire est également une place centrale de la délinquance internet en Afrique francophone. Spécialité : les hommes en mal d’amour, avec à la clé la captation de grosses sommes d’argent.

« Les agences américaines ont recensés 20 373 plaintes pour arnaques par courrier électronique, pour la seule année 2018, avec des pertes de plus de 1,2 milliard de dollars », a déclaré M. Uche, attaché juridique du FBI. Le directeur de la police fédérale américaine, Christopher Wray, s’est félicité de la coordination mondiale de l’enquête qui s’est étalée sur plusieurs années : « Nous envoyons un message clair aux criminels qui orchestrent ces stratagèmes frauduleux : nous continuerons à vous poursuivre, peu importe où vous vous trouvez. »

Pour autant, ces arnaques continuent de faire de nombreuses victimes, en augmentation même en France, selon la répression des fraudes.

La Rédaction (avec le CAVIE et l’AFP)