L’Algérie, prochaine destination des marques mondiales de luxe

(Africa Diligence) Une récente étude relayée par The Independant place l’Algérie comme l’une des prochaines destinations des marques de luxe. Principale raison: l’émergence d’une classe de nouveaux riches qui a bénéficié du boom des revenus pétroliers de ces dernières années.

 Les marques de luxe se tournent vers de nouveaux marchés dans la région du Moyen-Orient-Afrique (MEA). Selon le journal britannique The Independant, citant une étude sur les marchés de produits de luxe, des pays comme l’Algérie, la Libye, le Mozambique, le Nigéria et l’Irak, grâce aux revenus pétroliers, vont devenir dans les prochaines années le centre d’intérêt de l’industrie du luxe qui cherche à pallier au ralentissement de la croissance de son marché dans les pays émergents comme la Chine ou le Brésil.

«Nous observons de nouveaux consommateurs des pays arabes et africains. Le phénomène de la hausse des prix du pétrole et de la libéralisation des marchés signifient que nous assistons à de nouveaux épargnants et dépensiers», a observé Florence Eid, économiste en chef au cabinet de recherche Arabia Monitor. Pour cette économiste, les marques de luxe vont se tourner vers les classes moyennes «croissantes» dans les pays arabes et africains. Elle a expliqué qu’auparavant, les recettes d’exportation allaient directement dans des comptes bancaires en Suisse, mais à présent la richesse est réinvestie et distribuée dans la région. Ce qui a donné naissance, selon elle, à la création d’une nouvelle classe moyenne. L’économiste explique également que les révoltes du Printemps arabe ont conduit les peuples de la région à avoir des attentes plus importantes qu’auparavant, ce qui va engendrer une énorme croissance dans les classes moyennes.

L’Algérie est citée comme étant potentiellement un grand marché de luxe de la région Afrique du Nord. Mais, ce marché reste embryonnaire, selon l’avis de spécialistes.

L’émergence d’une nouvelle classe de riches algériens

En Algérie, un pays dont les revenus pétroliers ont considérablement grimpés ces dernières années, a vu une nouvelle classe de «nouveaux riches» émerger et afficher ostensiblement sa fortune. Le profil exact de cette nouvelle classe est difficile à déterminer. Mais, pour la plupart, ils ont fait fortune dans l’économie informelle tant la traçabilité des biens accumulés n’est pas établie par l’administration fiscale qui ferme les yeux sur les signes extérieurs de richesses.

Ce faisant, ces signes ne trompent pas. Depuis le début des années 2000, des marques de luxe commençaient à s’installer à Alger notamment pour répondre à une demande de plus en plus exigeante. En 2012, Mauboussin, la maison de joaillerie de la place Vendôme à Paris s’est installée dans le quartier huppé de Sidi-Yahia (Alger). L’enseigne du meuble de luxe, Roche Bobois s’est également installée dans le même quartier quelques semaines après, pour répondre à une nouvelle clientèle qui cherche le raffinement pour l’ameublement des nouvelles bâtisses de haut-standing qui fleurissent sur la côte ouest et le sud d’Alger.

Les voitures haut de gamme se vendent mieux et sont de plus en plus visibles sur les routes des grandes villes. Les importations de voitures qui ont dépassé la barre symbolique des 500.000 véhicules en 2012, ont entraîné une hausse de vente des voitures de luxes. Les propriétaires de voitures à plus de sept (07) millions de dinars (environ 65.000 €) ont de très faibles chances d’être comptés parmi les fonctionnaires dont les revenus ont augmentés depuis 2011 à la faveur de la hausse des salaires.

Yazid FERHAT