Le Burundi à l’assaut des bailleurs de fonds

(Africa Diligence) Le gouvernement burundais vient d’organiser la 2ème conférence sectorielle des bailleurs pour mobiliser les fonds nécessaires pour la mise en œuvre de son Cadre stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté, deuxième génération (CSLP II).

« Le gouvernement et le peuple burundais (…) attendent beaucoup de la présente conférence pour mobiliser davantage de nouveaux appuis pour la mise en œuvre effective du CSLP II », a déclaré le président burundais Pierre Nkurunziza lors de l’ouverture des travaux de cette conférence, rappelant que 1,3 milliards de dollars, soit 52% du montant promis à Genève en octobre 2012, ont déjà été engagés par certains des partenaires.

Il leur a laissé savoir qu’il y a eu des avancées sur cette voie, mais leur a dressé également une liste de défis qui restent à relever même si cette liste n’est pas exhaustive comme il l’a dit.

Le président Nkurunziza a avoué que son pays reste confronté à des défis, comme les assassinats liés aux règlements de comptes et aux séquelles du passé, le banditisme armé dû au chômage et à la pauvreté, aux conflits fonciers, aux violences faites aux filles et aux femmes, aux violences conjugales, des cas des retards dans les jugements des cours et tribunaux, des cas d’intolérance politique et la persistance des cas de corruption dans certains secteurs.

Il a également parlé du taux de croissance démographique très élevé qui, selon lui, hypothèque le développement social et économique, du déficit énergétique également très élevé qui a une incidence sur le développement des autres secteurs, et de la faible qualité des soins de santé ainsi que de la mortalité très élevée chez les enfants.

« C’est à travers la mise en œuvre du CSLP II que tous ces défis peuvent être surmontés. C’est en luttant efficacement contre la grande pauvreté qui reste la mère des tous les autres maux que nous pourrons promouvoir la gouvernance dans ses multiples facettes et renforcer par conséquent l’Etat de droit », a conclu le président Pierre Nkurunziza.

Le CSLP II (2012-2016) a dans sa composante quatre axes, à savoir le renforcement de l’Etat de droit, la consolidation de la bonne gouvernance et la promotion du genre ; la transformation de l’économie burundaise pour une croissance soutenue et création d’emplois ; l’amélioration de l’accessibilité et de la qualité des systèmes sociaux de base et renforcement du socle de protection sociale et enfin la gestion de l’espace et de l’environnement pour un développement durable.

Lors d’une conférence tenue à Genève en octobre 2012, les bailleurs de fonds ont promis au Burundi 2,6 milliards de dollars, alors que le pays avait demandé 1,1 milliards de dollars.

Représentant Spécial de l’UE dans la région africaine des Grands Lacs, Koen Vervoek, a déclaré pour sa part que l’Union Européenne (UE) portera jusqu’à 432 millions d’euros le montant de sa contribution au développement du Burundi dans les six prochaines années à travers son engagement dans le cadre du 11ème Fonds européen de développement (11ème FED).

Cet appui représente un doublement de la contribution au 10ème FED

M. Vervoek a tenu à souligner que cet engagement de l’UE doit être envisagé dans un esprit de réciprocité et d’approche contractuelle, qui est privilégié avec les autorités burundaises. La consolidation de la programmation de ce partenariat devra se matérialiser par des actions concrètes, a-t-il dit.

En accord avec le gouvernement burundais, a-t-il affirmé, l’UE va concentrer ses interventions au Burundi dans quatre secteurs: la consolidation de l’Etat de droit à travers la gouvernance, la santé, l’énergie et le développement rural.

M. Vervoek a déclaré que sur le plan politique, l’UE soutient pleinement le Burundi dans la réalisation de ses objectifs de développement et de consolidation démocratique afin de l’accompagner dans la sortie de la situation de fragilité.

(Avec Icilome)