Enfin : le 1er Forum économique Afrique-Allemagne voit le jour !

[Africa Diligence] Les Allemands entrent dans la danse. Après les Français, Chinois, Japonais et Américains notamment, le pays d’Angela Merkel a inauguré le premier forum économique Afrique-Allemagne, à Berlin, le 23 mars 2017. Organisé par le patronat allemand, l’évènement est exclusivement dédié aux investissements et aux échanges commerciaux entre le pays sur le continent noir. Historiquement tournés vers les Etats-Unis et l’Asie, les opérateurs économiques allemands se rendent compte qu’ils ont négligé « un continent qui sort à peine de ses 20 glorieuses, avec un taux de croissance moyen de 5% en rythme annuel, en y réalisant qu’à peine 3% de leurs activités », selon l’analyse de Guy Gweth, le président du Centre Africain de Veille et d’Intelligence Économique (CAVIE) dont une antenne est ouverte à Bruxelles sous la dénomination « ACCI Europe ». Sous la pression des opérateurs économiques, soudain conscientisés, Berlin a décidé de faire de l’Afrique la priorité de sa présidence du G20.

Au quatrième trimestre 2016, l’Allemagne consacrait près de 90% de ses 10 milliards d’investissements directs annuels en Afrique à trois pays : l’Afrique du Sud, l’Algérie et le Nigeria. Hormis quelques grands groupes, la plupart des entreprises allemandes proclament ouvertement leur aversion aux marchés à peine lisibles et instables d’Afrique, un aspect que la branche européenne de l’African Center for Competitive Intelligence (ACCI Europe), présidé par Guy Gweth, s’attèle à traiter au profit des entreprises européennes désireuses de découvrir l’Afrique au delà des perceptions. L’ex-président béninois, Thomas Yayi Boni, invité d’honneur du forum économique de Berlin, a exactement milité dans le même sens.

Loin des questions sur l’émigration et la lutte contre le terrorisme islamiste, le forum économique Afrique-Allemagne repose sur la vague d’intérêt du gouvernement allemand et des entreprises allemandes pour accroître leur engagement auprès des pays africains. Il cherche à combler le fossé existant en facilitant le dialogue, les relations d’affaires et les échanges commerciaux et politiques dynamiques.

« Il existe un consensus sur le fait que l’Afrique reste mûre pour le Mittelstand allemand. Les entreprises montrent déjà un grand intérêt dans des endroits où leurs compétences et leurs technologies peuvent apporter de la valeur », a indiqué Charles Huber, député et membre du Comité de coopération économique et de développement de la République d’Allemagne, et orateur dans le cadre du forum.

Et d’ajouter, « Le besoin de l’Allemagne de toucher de nouveaux marchés coïncide avec les indicateurs économiques de plus en plus sains de nombreux pays africains, notamment la croissance de la classe moyenne, la meilleure stabilité politique et l’envie de développer la fabrication au niveau national. L’Afrique apprécie particulièrement l’éthique du travail, la précision et la fiabilité allemandes. »

Il est largement convenu que l’Afrique reste mûre pour les investissements allemands, depuis les petites entreprises naissantes jusqu’aux géants industriels couvrant l’ensemble du spectre économique. Les entreprises du Mittelstand allemand montrent déjà un intérêt dans des endroits où leurs compétences et leurs technologies peuvent apporter de la valeur. L’Allemagne a fortement besoin de toucher de nouveaux marchés en Afrique.

La nécessité de resserrer les liens commerciaux et d’investissement entre l’Allemagne et l’Afrique n’a jamais été aussi grande. Six des dix économies bénéficiant de la croissance la plus rapide au monde se trouvent en Afrique. Des entités telles que ACCI Europe sont déterminées à apporter la lisibilité attendue sur les marchés locaux. Le continent devrait devenir la région à la croissance la plus rapide au monde jusqu’en 2040.

[Avec Y. R. Nzaba, S. Ndayishimiye , ACCI Europe, CAVIE, Knowdys Database)

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