Ethiopie, l’impulsion économique de l’or et du café

(Africa Diligence) Ces dix dernières années, l’économie éthiopienne a connu un taux moyen de croissance du PIB de 10,6% l’an selon le gouvernement et d’environ 8% selon le FMI. Une croissance largement dévolue à ses matières premières agricoles et minières. Pour les experts d’Africa Diligence, avec le plan quinquennal de développement, Growth and Transformation Plan 2010-2015 (GTP) mis en place par le gouvernement, notamment la modernisation des techniques agricoles et de l’exploitation minière, l’Ethiopie pourrait atteindre le niveau de pays à revenu moyen d’ici 2025.

L’Ethiopie a un grand potentiel agricole (42,7% du PIB au cours de l’exercice 2012/13) grâce à ses vastes étendues de terre fertile et à une large réserve de main d’œuvre. Malgré ce potentiel, l’agriculture éthiopienne qui est tributaire des aléas climatiques, reste sous-développée. Le secteur agricole, encore très peu industrialisé, joue un rôle central dans l’économie et dans la vie sociale du pays. Il représente environ 70% des exportations et 80% de l’emploi. Le pays produit des céréales (maïs, orge, sorgho, blé, teff et millet), des légumineuses (pois chiche, haricots), des oléagineuses (tournesol, carthame), du colza, du khat, du coton et de la canne à sucre. L’industrie sucrière prévoit même de multiplier par 6 la production de sucre d’ici à 2015, soit un passage de 280 tonnes à plus de 2000 tonnes par le moyen de la construction d’une dizaine de centrales sucrières.

Malgré cette grande diversité, la production agricole est dominée, en termes de rentabilité, par la culture du café qui assure 35% des exportations. Le café (type aribica et le meilleur au monde) est le principal produit d’exportation et la première source de capitaux étrangers de l’Éthiopie. Il a rapporté au pays 840 millions USD de revenus en 2010. Pour rappel, l’Éthiopie est le 1er producteur africain d’arabica. La majorité du café est exportée vers l’Allemagne, la France, le Japon et les Etats-Unis.

L’élevage joue également une partition importante dans l’économie du pays. En 2011, le pays détenait 15% du cheptel africain (soit le plus important cheptel d’Afrique) et se situait au neuvième rang mondial. On comptabilisait environ 31 millions de bovins, 20 millions de moutons, 15 millions de chèvres, 6 millions de chevaux et d’ânes, plus d’un million de dromadaires. L’élevage a contribué au tiers du PNB agricole, soit 16% du PNB global. En 2012, l’Éthiopie a exporté 7,8% de bovins, de viandes et d’autres animaux.

En ce qui concerne le secteur minier, l’Éthiopie possède de vastes réserves de minéraux inexploitées. On estime actuellement le revenu de ces gisements à 17,6 milliards USD. Les réserves d’or, de tantale, de potasse, de platine et de cuivre ont été identifiées mais le sol éthiopien n’a pas encore été pleinement exploré. L’or est le principal minerai exporté. En 2009, le ministère éthiopien des mines et de l’énergie avait annoncé la découverte dans le pays d’un gisement de plus de 40 tonnes d’or, d’une valeur estimée à 1,7 milliard USD. Selon ce ministère, des études géologiques conduites au cours des cinq dernières années par une compagnie britannique de prospection aurifère, a indiqué que l’on pouvait trouver jusqu’à 500 tonnes d’or dans le pays.

En 2012, la compagnie éthiopienne National Mining Corporation (NMiC) avait également annoncé la découverte de très importantes réserves d’or. Les réserves du plus important des gisements explorés, celui d’Okote, sont estimées à 550 tonnes. Il pourrait générer 4 milliards USD sur une période de vingt ans. L’Éthiopie qui extrait pour le moment 4 tonnes d’or par an pourrait ainsi devenir un des plus gros acteurs dans la production d’or mondiale. Les montants perçus en matière d’exportations aurifères ont atteint 602 millions USD en 2012.

(Knowdys Database, avec Banque mondiale, Perspectives économiques en Afrique, Les Echos Data, EITI et Sud de France Développement)