Guinée : mise en place d’un système de crédit-bail

(Africa Diligence) La part du secteur privé dans l’économie guinéenne est faible, tout comme celle du secteur bancaire. Un faible pourcentage d’entreprises dispose de prêts bancaires. À la suite d’une table ronde sur le climat des investissements organisé en mars 2011, le gouvernement guinéen avec l’appui de la Société financière internationale (SFI), a engagé une série de réformes pour améliorer le climat des investissements et des affaires. L’annonce de la mise en place d’un système de crédit-bail s’inscrit dans cet ordre d’idée. Selon les experts en intelligence économique (IE) d’Africa Diligence, ce système devrait aider les entrepreneurs à renforcer et à développer leurs entreprises.

Les récentes réformes mises en œuvre dans le domaine des finances publiques en Guinée, ont permis de renforcer la stabilité du cadre macroéconomique. La Banque centrale de la République de Guinée (BCRG) a maintenu  son taux directeur à 22% et le taux de la banque de réserves obligatoires à 22% par rapport, au début de 2011, respectivement 16.75% et 7.5%. En 2012, la croissance de la monnaie au sens large était de 5.3% contre 9.4%, baisse due essentiellement au fait que les ressources minières étaient exceptionnelles en 2011. Le taux d’inflation était de 13% en moyenne à la fin 2012, contre 11.9% en 2013.

La SFI, membre du groupe de la Banque mondiale en charge du secteur privé, à travers son bureau en Guinée, intervient sur deux volets : les investissements et les services-conseils. Dans le domaine des investissements, la SFI est présente en Guinée dans le secteur minier (projet Simandou) en partenariat avec l’Etat guinéen, Rio Tinto et Chinalco. Ainsi, IFC a investi pour 185 millions de dollars USD dans ce projet, qui reste son plus grand investissement en Afrique sub-saharienne. Le programme de l’amélioration du climat des investissements couvre deux volets : le programme de réformes du droit des affaires et le programme de politiques d’investissement et de réforme fiscale.

Par ailleurs, la SFI a annoncé (juin 2014) avoir conclu un accord de coopération avec la BCRG visant à poser les bases d’un système de crédit-bail (mode de financement alternatif pour le développement des petites entreprises dépourvues de toute garantie et ne disposant pas de fonds propres suffisants de financer leurs investissements) destiné à aider les entrepreneurs à renforcer et à développer leurs entreprises. Selon David Crush, directeur de la branche accès au financement pour l’Afrique subsaharienne à la SFI : « Le crédit-bail pourrait jouer un rôle de catalyseur dans le développement et la croissance des secteurs des petites et moyennes entreprises en Guinée, et en particulier dans le secteur des mines. Le marché potentiel du crédit-bail en Guinée est estimé à environ 130 millions de dollars USD, au minimum, et nous avons déjà constaté l’intérêt du secteur de la finance pour ce marché ».

La SFI va soutenir ce projet à travers le programme Africa Leasing Facility (lancé le 10 juin 2013), un instrument spécial qui contribue à créer un environnement favorable en termes de législation et de réglementations applicables au crédit-bail, propose aux parties prenantes du crédit-bail un renforcement de leurs capacités et mobilise les investissements dans le secteur du crédit-bail sur le continent.

Au cours des cinq dernières années, l’Africa Leasing Facility a formé plus de 10 000 dirigeants de petites entreprises et a contribué à l’adoption de 16 lois sur la réglementation et la fiscalité liées au crédit-bail en Afrique subsaharienne.

(Knowdys Database, avec Banque mondiale, IFC et Guinée +)