La vérité sur le miracle économique rwandais

[Africa Diligence] Quand on évoque le Rwanda, on pense surtout au terrible génocide de 1994. Mais ce petit pays d’Afrique de l’est a relevé la tête et fait aujourd’hui figure de modèle de développement économique sur le continent. Ronds-points entretenus, feux de signalisation équipés de décompte de temps, propreté poussée à l’extrême, sécurité exceptionnelle: les rues de Kigali ont comme un petit air de Singapour africain. Comment ont-ils fait ?

Partout dans la capitale, des hôtels, des banques, des centres de conférence surgissent de terre, signe patent du boom économique qui s’est emparé de ce petit pays aux grandes ambitions. Ces 5 dernières années, le Rwanda a affiché une croissance annuelle moyenne du PIB de 8,4%.

Dirigé d’une main de fer par le président Paul Kagamé, le Rwanda peut également se prévaloir d’importants progrès socio-économiques. Mutuelle de santé pour tous, pauvreté en baisse constante (de 60,4% en 2000 à 44,9% en 2011), taux de scolarité dépassant les 90%: si la tendance se confirme, le Rwanda pourrait bientôt rejoindre des ‘tigres’ asiatiques telles que la Chine, le Vietnam et la Thaïlande.

Le miracle rwandais s’explique en grande partie par un boom des services, la faible corruption mais aussi le soutien massif des bailleurs internationaux. Selon la Banque mondiale, le Rwanda offre après l’Afrique du Sud et l’Ile Maurice le climat le plus favorable du continent aux investisseurs étrangers.

Les voix critiques parlent cependant de miracle en trompe-l’œil, accusant l’oligarchie au pouvoir de s’enrichir en s’appropriant les richesses minières du Kivu voisin. Dépendant à près de 50% de l’aide internationale, le gouvernement rwandais est sous le feu des critiques pour son soutien à la rébellion du M23 en République démocratique du Congo (RDC).

Samuel JABERG