QI n°35 : renseignement et services secrets

Qui sont « les espions » du XXIe siècle et comment agissent-ils ? Outre les interviews exclusives du directeur de la DGSE, Erard Corbin de Mangoux, et du directeur de la DCRI (ex Renseignements généraux et DST), Bernard Squarcini, ce numéro de « Questions internationales » décrypte les évolutions récentes et le rôle des services de renseignement et de sécurité dans le monde.

Alors qu’une partie croissante de leurs activités, de leurs missions, voire de leurs structures, est désormais ouverte à l’analyse et aux comparaisons, ce dossier présente ce qu’il est désormais convenu d’appeler « les moyens de la connaissance et de l’anticipation ».

Les services de renseignement et de sécurité, mal connus autant méconnus qu’inconnus, ont beaucoup évolué. Placés au cœur du processus de décision politique et de l’action diplomatique, ils se sont professionnalisés pour s’adapter aux nouvelles exigences et contraintes des relations internationales.

À mesure même que leurs missions concernent de plus en plus la société civile – avec l’intelligence économique, la lutte contre le terrorisme international ou la protection des technologies avancées par exemple – ils ont besoin d’être mieux connus et compris, mieux immergés dans les milieux qu’ils défendent à leur manière.

Du même coup, ils ont aussi besoin d’être mieux contrôlés, comme de bénéficier de l’association et de la solidarité d’un plus grand nombre d’autorités publiques. Exigence d’autant plus forte que le régime qui les emploie est démocratique et que l’esprit de leur mission est toujours la sauvegarde d’une société démocratique. Les différents articles de ce dossier tentent d’illustrer cette rationalisation progressive, avec ses limites, ses questions, ses progrès en cours.

Dans ce numéro de Questions internationales, les deux patrons du renseignement français, le directeur général de la DGSE et le directeur central de la DCRI, s’expriment pour la première fois ensemble dans une revue. Traditionnellement les directeurs de l’espionnage français (DGSE) – surtout ce dernier – et celui du contre-espionnage (DST, devenue DCRI depuis le 1er juillet 2008) s’expriment publiquement très rarement.

M. Corbin de Mangoux, qui dirige depuis début octobre 2008 les 4.500 agents de la DGSE, estime que ces deux interviews illustrent « le travail important de rapprochement opéré depuis quelques années entre ces deux services ». La DGSE, qui propose officiellement depuis quelques semaines sur le site du ministère de la Défense des stages de fins d’études aux scientifiques, « veut ainsi leur donner l’occasion de participer à la réalisation de projets de haute technologie et innovants et très motivants », dit par ailleurs M. Corbin de Mangoux.

De son côté, M. Squarcini, à la tête de la DCRI (4.000 fonctionnaires) depuis le mois de juillet 2008, assure que le « temps du silence et de l’opacité lui paraît révolu ». Il ajoute que « nos citoyens ont droit à une information objective sur l’activité de leurs services de renseignement ».

Renseignement et services secrets
Collection Questions internationales n° 35
La Documentation française
128 pages, 9,80 euros

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