Comment Mankell a vendu l’Afrique à Davos

[Africa Diligence] On parle beaucoup d’Afrique, cette année au Forum de Davos. Il y a la crise au Mali. Mais les chefs d’Etat africains qui ont fait le voyage ne sont pas là pour parler terrorisme et de ce qui pourrait devenir un nouvel Afghanistan. Ils sont là pour parler business, développement, infrastructures… Avec des investisseurs potentiels. Ou entre eux. Mankell avait prévenu.

Il est vrai que, dans le Top 10 mondial de la croissance économique en 2012, on trouve plus d’une moitié de pays africains: l’Angola, mais aussi l’Ethiopie ou le Nigeria.

Que s’est-il passé? Comment se fait-il que ce continent soit désormais sur les radars?

La faute aux Chinois. Ce sont eux qui croient le plus en l’Afrique. Ou plutôt qui ont le plus urgemment besoin de l’Afrique. C’est leur soif de matières premières qui, depuis quelques années, motive leur politique africaine. Pétrole, or, coltan, cuivre… mais aussi terres agricoles.

Pendant longtemps, les entreprises européennes et américaines sont restées aveugles. Sans parler des gouvernements. D’autres ont été plus clairvoyants. Par exemple l’auteur de romans policiers à succès, Henning Mankell, qui participe lui aussi comme orateur au World Economic Forum: « Les Chinois ont reconnu le potentiel des pays africains quand le consensus général voulait que ce fut un continent perdu. »

Le créateur du fameux inspecteur Wallander, qui a vendu plus de 40 millions de livres dans le monde, partage depuis 25 ans son temps entre la Suède et le Mozambique. Il décrit cette ruée néocolonialiste dans un polar paru en 2007 déjà. Son titre: « Le Chinois ». Pour appréhender l’avenir, suivez les artistes!

Alain JEANNET