L’Egypte candidate à la reprise du français Petroplus

[Africa Diligence] « Nous arrivons un peu à minuit moins cinq, c’est vrai, mais notre proposition est sérieuse ». Alors que les groupes intéressés par la reprise de la raffinerie Petroplus   avaient jusqu’au mardi, 6 février 2013, pour déposer leur offre, un candidat surprise a remis une proposition in extremis : l’égyptien Arabiyya lel Istithmaraat.

Le nom de ce groupe égyptien n’avait jamais été évoqué jusqu’à présent. Et pour cause : ses responsables n’étudient le dossier Petroplus que depuis quelques semaines. Leur représentant en France, le consultant Michel Billard De la Motte, assure néanmoins que cette candidature 100% égyptienne de la dernière minute est solide. « Leur offre a été déposée en même temps qu’un business plan prévoyant des investissements, indique-t-il. L’offre est assortie d’un engagement de livraison de 100 000 barils de brut par jour en provenance d’Oman. » Elle prévoit aussi, précise-t-il, la possibilité pour le FSI, le fonds souverain français, d’entrer à hauteur de 25 % au capital de la raffinerie.

GROUPE COTÉ

Contrairement à la plupart des nombreux candidats qui ont étudié le dossier depuis un an, Arabiyya lel Istithmaraat est un groupe important, coté à la Bourse du Caire. Créé en 1985, il compte quelque 20 000 actionnaires. Ses activités sont diversifiées. Le groupe intervient notamment dans l’automobile, en partenariat avec PSA Peugeot Citroën, ainsi que dans les matériaux de construction.

Dans l’énergie, le groupe dirigé et contrôlé à 37 % par Mohamed Ali Kamel Metwalli est actif à la fois dans l’électricité et dans le pétrole. Il construit actuellement deux petites raffineries en Egypte.

Cette candidature inattendue devrait être examinée dans les prochaines heures par les administrateurs judiciaires, le gouvernement, ainsi que les salariés, de même que les éventuelles autres offres, émanant en particulier de NetOil.

Lundi soir, Matignon craignait qu’aucune offre crédible n’émerge, et préparait les esprits à une fermeture définitive du site, qui emploie encore 470 personnes.

Denis COSNARD