Rabat sera le Davos de l’Afrique le 25.01.2012

Pour son baptême de feu, le « Forum de Rabat » a décidé de marquer un grand coup le 25 janvier 2012. Des dizaines d’opérateurs économiques, d’institutionnels et de figures médiatiques seront les têtes d’affiche de cette tribune dédiée à l’intégration régionale africaine. Pour Africa Diligence comme pour de nombreux analystes panafricanistes, Rabat réunit toutes les conditions pour être le « Davos » de l’Afrique à cette occasion.

A l’origine de cette initiative, la volonté d’ancrer la coopération du Maroc avec les divers pays Africains dans une perspective d’intégration continentale durable. L’initiative est adossée elle-même à un bilan encourageant. Depuis une décennie, le Maroc a multiplié ses engagements économiques dans le Continent, avec des investissements dans des secteurs-clé comme la banque, les assurances, les Télécoms…

Aussi, l’évènement de Rabat s’affirme-t-il naturellement par sa pertinence. D’autant qu’il réunira plus de deux cent participants, parmi lesquels figurent des décideurs, des diplomates et des chefs d’entreprise autour de questionnements d’une grande actualité.

Dynamique politique après le Printemps arabe, enjeux économiques globaux dans un environnement changeant, amélioration de la gouvernance dans les pays Africains, rapports avec une Europe en crise ou rôle des médias africains dans l’accompagnement des évolutions en cours, sont quelques pistes de réflexion au menu du Forum de Rabat.

Et Gage de crédibilité supplémentaire, le Forum est organisé par un Think-Tank indépendant, le Conseil du Développement et de la Solidarité . Un groupement associatif citoyen, qui réunit des personnalités publiques et privées autour de programmes et d’objectifs utiles et profitables pour le Pays.

Parmi les intervenants à cette première édition du Forum de Rabat, des personnalités aussi prestigieuses que Abdeslam Ahizoune, le patron de Maroc Telecom, l’Egyptien Hishem El Sherif (It Investments), le Béninois Lionel Zinsou (PAI Partners), Mohammed Kettani (Président d’AttijariWafabank), Moustapha Niasse, l’ancien premier ministre Sénégalais, ou encore Hamed Sow, conseiller spécial du Président malien devraient se succéder à la tribune.

Mais le vrai forum devrait également se dérouler dans les coulisses, puisque outre les panelistes et débatteurs, véritable aréopage d’hommes d’influences du continent est attendu à Rabat. Entre affaires juteuses et palabres discrets à l’ombre de la tour Hassane de la capitale marocaine, le Maroc est en passe de se positionner pour assumer le leadership de l’intégration régionale africaine, un thème résolument d’actualité.

Bon à savoir sur le Maroc

La dynamique d’ancrage de l’économie marocaine à son environnement régional et mondial, qui se matérialise notamment dans la signature d’un nombre important d’accords de libre-échange avec ses principaux partenaires commerciaux, a exposé le pays aux incidences de la crise internationale qui a marqué les marchés mondiaux courant 2008. Si les fondamentaux de l’économie marocaine sont restés globalement stables malgré la crise, et si le pays a démontré une certaine résistance aux chocs externes, affichant des taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) de 4.9 % en 2009 et de 3.3 % en 2010, il n’en demeure pas moins que la crise a mis en exergue des fragilités structurelles, notamment dans certains secteurs orientés à l’export tels que le textile et l’habillement.

Les difficultés auxquelles doit faire face le gouvernement marocain aujourd’hui ont été bien résumées dans le dernier discours du trône prononcé par le roi Mohammed VI en juillet 2010. Dans son discours, le souverain marocain exprimait les priorités suivantes : « relever les défis de l’ouverture et de la compétitivité, en engageant les réformes nécessaires en vue de restructurer les secteurs dont la crise mondiale a dévoilé les insuffisances et tirer parti des prémices de reprise de l’économie mondiale. » Il indiquait également que « la préservation des équilibres macroéconomiques s’impose comme une nécessité impérieuse, au même titre que la rationalisation des dépenses publiques et la modernisation du cadre légal et réglementaire, assurant une plus grande attractivité pour l’entreprise et les affaires. » Enfin, Mohammed VI estimait en juillet dernier qu’il fallait également « veiller à une exploitation judicieuse de la crédibilité dont jouit le secteur bancaire et financier national et de la confiance témoignée à l’égard du Maroc comme pôle d’attraction des capitaux et des investissements internationaux. »

Dans un tel contexte, la poursuite des réformes macroéconomiques et structurelles mises en place depuis une décennie, conjuguée à la reprise des activités non agricoles ainsi que de la demande dans les pays partenaires du Maroc, laissent entrevoir des perspectives de croissance favorables pour l’économie marocaine qui devrait enregistrer un taux de croissance de 4.6 % en 2011 et de 5 % en 2012.

Mimouna Hafidh avec AD & PEA