Lula dévoile les vraies ambitions du Brésil en Afrique

(Africa Diligence) Le Brésil a des obligations morales et politiques pour développer le continent africain, a récemment déclaré à Cotonou l’ancien président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, lors d’une brève visite de travail au Bénin. Que cherche le Brésil et pourquoi Lula ?

S’exprimant au cours du forum des échanges entre hommes d’affaires brésiliens et béninois sur les opportunités d’investissements au Bénin, l’ancien président brésilien a déploré le fait que les autorités politiques brésiliennes avaient ignoré par le passé le continent africain.

« Dix avant, le Brésil n’accordait pas d’importance aux pays africains. Mais de nos jours, les autorités politiques du Brésil ont décidé de développer l’Afrique à travers des relations privilégiées avec chacun de ses pays », a-t-il déclaré, en précisant que ces relations ne seront pas comme celles de la colonisation.

« Nous avons décidé d’avoir une relation sincère et forte avec les Africains, pas pour les coloniser mais pour construire dans leurs pays, gérer des entreprises afin de contribuer au développement de leurs espaces », a-t-il promis.

Ainsi, a-t-il expliqué, « avec cette ouverture du Brésil sur le continent africain, nous deviendrons des associés pour véritablement amorcer le développement de l’Afrique », a-t-il indiqué.

 BRESIL : UN IMPORTANT PARTENAIRE COMMERCIAL POUR L’AFRIQUE

En Afrique, les investissements chinois et indiens sont souvent évoqués, mais les investissements du Brésil ne sont pas pour être négligés.

S’appuyant sur les pays lusophones tels que l’Angola, le Mozambique et Sao Tomé, des compagnies brésiliennes de poids, comme Odebrech (construction), Petrobras (pétrole) et Vale (mines), ont fait leur entrée sur le marché africain.

Durant la première décennie du XXIè siècle, les échanges commerciaux entre le Brésil et l’Afrique ont quintuplé, passant de quelque 4 milliards de dollars en 2000 à 20 milliards de dollars en 2010.

Durant sa présidence (2003-2010), M. Lula da Silva avait fait de l’Afrique une priorité stratégique de son pays. Il a effectué 28 visites d’Etat en Afrique (contre 9 en Amérique du Nord), accompagné de chefs d’entreprises.

Cette activité politique a abouti au développement rapide de la coopération bilatérale entre le Brésil et l’Afrique. En juin 2009, M. Lula da Silva a été l’invité d’honneur du 13e sommet de l’Union africaine à Syrte, en Libye. A la tribune, il a plaidé pour une coopération renforcée entre les deux parties qui ont des liens culturels comme la langue, la musique ou la religion.

En mai 2012, la banque brésilienne BTG Pactual a dévoilé la création d’un fonds d’investissements en Afrique d’un montant d’un milliard de dollars, considéré comme le plus important fonds en faveur de l’Afrique, pour financer des projets africains dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture et des infrastructures, entre outres.

(Avec Reuters)