La Convention France-Maghreb 2013 sous le signe de l’intelligence économique?

[Africa Diligence] La 11ème édition de la Convention France-Maghreb se tiendra les 7 et 8 mars 2013 à Paris. Commerce intra-régional assez faible, déficit d’image du Maghreb en France, manque de patriotisme économique… l’édition 2013 parviendrait-elle à bootser la compétitivité des pays membres?

 La Convention France-Maghreb tient ses promesses. Adoptant une démarche d’«intelligence économique», cet événement qui en est à sa 11e édition «ambitionne d’insuffler une dynamique économique intérieure à l’espace Franco-Maghrébin dans la perspective de voir un jour émerger un marché maghrébin commun», a affirmé Mohamed El Ouahdoudi, lors d’une conférence de presse mardi à Casablanca pour présenter les grandes lignes de cette édition qui se tiendra les 07 et 08 mars à Paris.

Conscient des grands défis et obstacles qui freinent encore le décollage de ce marché économique dont le commerce intra-régional ne dépasse guère les 5 %, soit le niveau le plus faible à l’échelle des groupements économiques mondiaux, l’organisateur ne cache pas ses inquiétudes à propos de la maîtrise de la situation sécuritaire, gardant à l’esprit les débordements du conflit malien. « L’Algérie a failli prendre un coup fatal. Il faudrait alors attendre que le volet sécuritaire soit verrouillé pour que le Maghreb puisse aller de l’avant », précise-t-il. Mis à part ce spectre, « le patriotisme économique inter-maghrébin bloque les échanges et n’est pas suffisamment diagnostiqué pour le faire évoluer positivement », ajoute-t-il. Autre point noir, la mauvaise image du Maghreb en France.

Du patriotisme économique

À ce titre, utile de le rappeler, le patriotisme économique franco-maghrébin vient de céder la place à la co-localisation, devenue maître-mot de la coopération bilatérale, est-il souligné. D’où l’intérêt de ce genre d’initiatives qui pourrait éventuellement venir à bout de ce déficit d’image. D’autant plus que l’économique et le Business pourraient réussir là où le politique a échoué.

La Convention France-Maghreb se veut ainsi un carrefour de prospection fédérant autour de lui entreprises, administrations, associations opérant dans l’espace France Maghreb. Selon l’organisateur, il s’agit d’un cadre bien ciblé qui permet à la fois de conclure des projets de partenariat et de recruter les compétences recherchées. Ajoutant que ce rendez-vous d’affaires abritera plus de 45 entreprises exposantes et partenaires.

Plus de 1.000 visiteurs sont attendus et une centaine d’entreprises émanant de l’espace franco-maghrebin ont répondu favorables. La participation marocaine sera conduite par Aziz Rebbah, ministre du Transport et de l’équipement. Sur la liste figurent également, le CRI d’Agadir Souss-Massa-Drâa, le CRI de Meknès Tafilalet, les cabinets Baker Tilly et Eurodéfis, le centre d’appels Avenfil…

Plus de quarante entreprises provenant de la Tunisie, l’Algérie et de la Mauritanie ont répondu présent. La Libye, quant à elle, a réservé tout un pavillon d’entreprises et administrations, selon l’organisateur. Chaque édition des trophées sont remises en vue de la consécration des initiatives exemplaires.  Au Maroc, deux lauréats sont sélectionnés à savoir le projet Barid E-sign et la patronne des patrons, Miriem Bensalah-Chaqroun, en tant que première femme élue présidente du patronat au Maghreb.

Placée sous le thème:« Quels projets France Maghreb en 2013? », la 11e édition prévoit enfin un espace dédié, le Village numérique Euro Med, aux conférences et interventions des invités.

Mohamed MOUNJID