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La Tunisie rêve conquérir le marché africain

[Africa Diligence] Si le Maroc a pris plusieurs longueurs d’avance sur ses voisins maghrébins en partant à la conquête de l’Afrique, la Tunisie prend désormais acte du potentiel économique au sud de ses frontières. Le savoir-faire tunisien est reconnu dans un certain nombre de pays d’Afrique. Cependant, l’absence d’une stratégie du marché africain limite la percée de ce pays dans le berceau de l’humanité. Comment résoudre cette équation à plusieurs inconnues?

Le monde entier est focalisé sur l’Afrique: les USA, l’Europe, la Russie, la Chine, même le Maroc est considéré comme un concurrent sérieux à tous ces mastodontes sur le marché Africain. Malheureusement la Tunisie est quasi absente du paysage. Les perspectives économiques en Afrique continuent de s’améliorer. Le taux de croissance du produit intérieur brut réel, estimé à 3,4% pour 2019, devrait s’accélérer pour atteindre 3,9% en 2020 et 4,1% en 2021, selon les estimations de la Banque Africaine de Développement.

Ces taux montrent le potentiel économique du continent. Mais, au niveau de la gouvernance, on note un manque criard de transparence dans les marchés africains avec des pratiques encore douteuses voire une corruption assez généralisée dans certaines zones géographiques. Par-delà de la prise de conscience du potentiel du continent africain en tant que débouché pour notre économie, tout Tunisien de bon sens ne peut que s’interroger sur l’incompétence de la diplomatie économique du pays et sur son incapacité à disposer d’une stratégie cohérente pour la conquête du marché africain.

Jusqu’ici, les structures d’appui, le patronat et le gouvernement œuvraient en rangs dispersés et n’ont hélas aucun plan cohérent pour explorer le marché africain. Nos entreprises ont prouvé qu’elles sont capables de s’imposer sur des marchés hyper difficiles et techniques, mais sans financement et sans assouplissement de la réglementation des changes, tout ce que fera l’Etat pour encourager les entreprises tunisiennes et les exportations seront vaines.

On ne peut pas demander à nos sociétés d’exporter et d’investir, sans le support de l’État, alors que d’autres le font, en plus en mettant autant de bâtons dans les roues. Il s’agit d’un immense investissement que seul l’État pourra déployer car il a plus de moyens et peut attendre plus de 25 ans pour voir un retour sur investissement.

La Rédaction (Avec Amine BEN GAMRA et HMB)