Rencontre entre le numérique et l’entreprise : un vecteur de compétitivité du Maroc

[Africa Diligence] La modernisation de l’économie du Royaume chérifien est en pleine mutation. Grâce aux nouvelles technologies, les jeunes marocains se lancent dans les services digitaux en direction des entreprises. Ces entrepreneurs du numérique ont sanctuarisé le marché marocain et ambitionnent d’aller à la conquête du gâteau africain.

Au Technopark de Casablanca, comme dans tous les incubateurs, on croise de jeunes entrepreneurs, ordinateur dans une main, tasse à café dans l’autre, occupés à réinventer le monde. Ici, la tendance est au B to B, au service aux entreprises. La modernisation de l’économie marocaine ouvre un champ important pour les jeunes pousses.

Meryem Bennis vient de lancer Marketface, une plateforme de mise en relation entre clients et fournisseurs. « L’idée est que, quand une entreprise a un besoin, elle peut le partager via un appel d’offres avec les entreprises susceptibles d’y répondre. Et de l’autre côté, les fournisseurs sont notifiés d’une opportunité d’affaires sans avoir besoin de se déplacer ou de prospecter. Les deux peuvent alors se mettre en contact et faire affaire. »

L’idée est simple, encore fallait-il y penser et surtout apporter une valeur ajoutée. « C’est un peu difficile d’ouvrir la plate-forme à tous les secteurs, il y en a plus de quarante au Maroc et plus de quatre cent mille entreprises. Donc, il faut voir par quels secteurs commencer. Nous avons même pensé à nous adapter en tant que plate-forme de sourcing et de digitalisation du process achat pour les entreprises. Il faut connecter les donneurs d’ordre avec les vendeurs. Et les donneurs d’ordre, ce sont les services achats et tous ceux qui identifient les besoins de l’entreprise », raconte Meryem Bennis.

Autre domaine en plein développement, les logiciels de gestion et de comptabilité. Un secteur occupé par des géants comme Sage, Oracle ou S.A.P dont les produits sont chers pour les PME. Mohamed Kamareddine, Marocain né en Australie, propose des logiciels et des solutions de paiement mieux adaptés : « Notre business modèle repose sur le paiement à la demande et l’abonnement au mois mieux adapté pour les PME. Nous travaillons aussi pour les entreprises du secteur industriel, car ici au Maroc, il y a un problème, les logiciels ne sont pas adaptés à l’industrie. Et c’est là où nos solutions font la différence. »

Ces jeunes entrepreneurs valident souvent leur produit sur le marché marocain avant de partir à la conquête de l’Afrique, c’est le cas de Amine El Wadi qui a développé un logiciel pour promoteurs immobiliers : « On a travaillé avec plusieurs promoteurs en début d’année sur la région sud. Agadir et Marrakech. On a pu valider le marché dans ce territoire, et on prévoit par la suite de partir vers le marché africain, en passant par les pays francophones qui ont déjà la possibilité d’intégrer les solutions CRM pour l’accélération des ventes. »

La rencontre entre le numérique et l’entreprise est un vecteur de productivité important. Les besoins sont énormes et la croissance du secteur des services aux entreprises l’une des plus dynamiques d’Afrique.

La Rédaction (avec RFI et HMB)