L’Afrique a besoin de sa propre agence spatiale

L’Afrique a besoin de sa propre agence de recherches spatiale, a déclaré le président du Soudan à l’ouverture d’une conférence régionale des ministres en charge des communications, début septembre 2012 à Khartoum. La question se pose au moment où le secteur des technologies de l’information est en plein essor sur le continent.

« J’appelle à la réalisation du plus grand projet, une agence spatiale africaine », a affirmé le président Omar el-Béchir à l’ouverture de cette rencontre de deux jours organisée par l’Union africaine. « L’Afrique doit avoir son agence spatiale ».

Selon un document de travail de cette conférence, une agence spatiale africaine permettrait une « coopération entre les Etats africains dans les domaines de la technologie et la recherche sur l’espace et les applications spatiales », cruciales pour le développement du continent.

Lors de leur dernière conférence au Nigeria il y a deux ans, les ministres ont demandé à la Commission de l’UA de conduire une étude de faisabilité pour AfriSpace, l’agence spatiale africaine.

Aux discussions de Khartoum, ils devraient demander à l’UA la mise en oeuvre de l’étude, afin de fournir une « feuille de route pour la création de l’Agence spatiale africaine ».

Le document de travail note qu' »une petite minorité » de pays contrôle les technologies de l’espace qui jouent un rôle primordial dans tous les domaines, de la radiodiffusion à la prévision météo, en passant par l’agriculture, la santé et la surveillance de l’environnement.

AfriSpace aurait pour fonctions notamment de mettre en oeuvre une politique spatiale africaine à long-terme, recommander des « objectifs spatiaux », et coordonner les créneaux orbitaux et autres ressources spatiales, affirme le document.

Il y a 20 ans, les nations africaines avaient décidé de créer la Regional African Satellite Communication Organization (RASCOM), une organisation commerciale intergouvernementale qui en 2007 a lancé un satellite pan-africain de télécommunications.

Un satellite de remplacement a été lancé depuis la Guyane française en août 2010 pour soutenir des projets dans le domaine de la santé et de l’éducation, l’internet, la radio et la télévision, selon le site internet de RASCOM.

Le président Béchir a, entre autres, exprimé le souhait de voir les ministres soutenir une convention sur la cyberlégislation, qui fournirait des lignes directrices pour le développement de lois au niveau national.

« J’appelle les Etats africains à protéger et sécuriser toutes leurs sources de communication », a dit le dirigeant soudanais.

« Etant branché au reste du monde signifie que l’Afrique fait désormais partie du périmètre du cybercrime, ce qui rend les systèmes d’information du continent plus vulnérables qu’auparavant », a-t-il souligné.

La demande dans le domaine de l’information et les technologies ne fait que croître ainsi que l’internet à haut débit, selon un autre document de la conférence. « La demande, environ 300 gigabits par seconde en 2009, devrait atteindre 6.000 gigabits par seconde d’ici 2018 ».

Les usagers d’internet en Afrique représentent 14% de la population africaine mais dans certaines parties du continent, ce chiffre atteint les 30%, a déclare à la réunion Aida Opoku-Mensah, de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique.

L’UA a fait une demande internationale pour utiliser Africa comme adresse internet, qui serait « une identification distinctive panafricaine ».

« Cela est important pour l’Afrique », a souligné devant la conférence Elham Mahmoud Ahmed Ibrahim, Commissaire de l’UA pour l’Infrastructure.

(Avec AFP)