L’Afrique en 2014

(Africa Diligence) L’année qui commence montrera, une fois encore, la multiplicité des économies du continent. On verra par exemple le PIB de la RD Congo augmenter de plus de 10 % en 2014, tandis que la Centrafrique, plongée dans une grave crise sécuritaire, affichera un taux de croissance inférieur à 0,2 %. Mais globalement, cette année encore, la croissance sera au rendez-vous.

En Afrique du Nord

En 2014, la croissance sera bien au rendez-vous au Maghreb, mais elle ne sera pas flamboyante : 3,8 % pour le Maroc et 3,7 % pour l’Algérie et la Tunisie, selon les prévisions du FMI. Dans ce contexte morose, les différents gouvernements nord-africains n’auront d’autre choix que de se préoccuper de leurs finances publiques, déjà bien mal en point.

En Afrique de l’Ouest

Cette année encore, l’Afrique de l’Ouest devrait caracoler en tête des blocs régionaux, avec une croissance largement au-dessus de la moyenne du continent. Elle affichera, d’après les prévisions de la Banque africaine de développement (BAD) et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), un taux moyen de plus de 7 % (contre 6,7 % en 2013). Cette performance sera notamment portée par les trois pays que sont le Nigeria, le Ghana et la Côte d’Ivoire, qui verront leur PIB croître entre 6 % et 8 %, selon le FMI. Naturellement, ce trio retiendra davantage l’attention des investisseurs durant les douze prochains mois.

Globalement, les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avanceront dans leur processus d’intégration, avec le lancement de projets d’infrastructures régionales comme l’autoroute Abidjan-Lagos. Après leur décision, fin octobre 2013, de mettre en place un tarif douanier extérieur commun à partir de janvier 2015, ils devront s’entendre avec l’Union européenne dans le cadre des accords de partenariat économique, et ce avant octobre 2014. À cette date, la Côte d’Ivoire et le Ghana, les deux premiers producteurs mondiaux de cacao, perdront leur accès privilégié aux marchés européens.

En Afrique centrale

Comparée aux communautés d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique de l’Est, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) est à la traîne en matière d’intégration. Cette communauté ne brille pas non plus sur le plan économique, malgré toutes ses richesses en ressources minières et pétrolières. Après avoir achevé 2013 sur une piètre moyenne de 2,6 % de croissance, elle table sur 5,3 % cette année.

En 2014, c’est d’abord le Tchad, dont l’économie est dopée par la production pétrolière et l’agriculture, qui tirera les performances de la zone, avec une croissance de 10,5 %. De son côté, le Gabon, qui a massivement investi dans les infrastructures et a entrepris de diversifier son économie, maintiendra sa croissance à près de 7 %. Pendant ce temps, en Guinée équatoriale, 2014 sera à l’image de 2013. Le pays connaîtra une nouvelle année de récession (- 1,9 %, selon le FMI). Tandis que la Centrafrique, en proie à une grave crise sécuritaire, ne dépassera pas les 0,2 % de croissance (contre – 14,5 % en 2013).

La RD Congo offre les meilleures perspectives pour l’année 2014. Ce pays en passe de retrouver une certaine stabilité politique et sécuritaire avec la défaite de la rébellion du Mouvement du 23-Mars (M23), pourrait atteindre une croissance à deux chiffres, soit 10,5 % (contre 6,2 % en 2013). Ce dynamisme doit beaucoup au secteur minier, à l’agriculture et à la construction. Mais il est surtout le résultat du travail d’amélioration du cadre macroéconomique.

Avec Jeune Afrique