Le Japon s’attaque au bitcoin

(Africa Diligence) Le bitcoin continue son expansion dans le monde. Cependant, les autorités nippones ont décidé de n’accorder à celui-ci que le statut de « marchandise », et de le taxer comme tel. Ne reconnaissant pas cette devise virtuelle comme une monnaie, le Japon a annoncé que les gains qui y sont liés seront désormais imposables.

Le monde du bitcoin essuie une vraie tempête au Japon. En quelques semaines, deux plateformes d’échange de cette monnaie virtuelle ont mis la clé sous la porte. La société MtGox, principale plateforme d’échange de bitcoins, domiciliée à Tokyo, a déposé le bilan, fin février 2014, faisant perdre ainsi près d’un demi-milliard de dollars à ses clients.

Victime d’un piratage informatique, MtGox avait cessé ses activités le 7 février, plongeant cette monnaie virtuelle dans la plus grave crise de sa jeune histoire. Début mars, Flexcoin, société d’échange de bitcoins basée au Canada, fermait également ses portes après s’être fait dérober l’équivalent de 600 000 dollars par des pirates informatiques.

Bitcoin, encore en plein krach !

La série noire du bitcoin ne s’arrête pas là. A la crise que subit cette monnaie virtuelle, s’ajoute un drame humain. Autumn Radtke, jeune dirigeante de la plateforme First Meta à Singapour, a été retrouvée morte, le 26 février, dans des circonstances suspectes. Des événements qui ont poussé le gouvernement japonais à considérer le bitcoin comme une « marchandise » et non comme une monnaie.

Les autorités nippones ont d’ailleurs annoncé, ce vendredi 7 mars, que les achats réglés en bitcoins, et les bénéfices acquis par des particuliers grâce à des investissements en bitcoins seraient désormais taxés. Suite à cette déclaration, le gouvernement japonais souhaite mettre en place des règles strictes et donner un cadre législatif aux transactions effectuées avec cet avatar de monnaie, son contrôle échappant au contrôle des banques centrales et des Etats.

Vers une régulation internationale ?

Selon les autorités financières du pays, les bitcoins devraient même faire l’objet de règles internationales, leurs échanges dépassant les frontières. Premier pays à vouloir encadrer légalement le bitcoin, le Japon pourrait être suivi par d’autres pays. Le Canada, l’Allemagne et la Corée du Sud s’interrogent également sur un encadrement, tandis que d’autres, comme la Russie et la Chine, ont déjà restreint l’usage des dits bitcoins.

La fièvre du bitcoin mal vue en Chine

Les transactions s’effectuant sous l’anonymat et uniquement sur internet, les bitcoins sont très prisés par le crime organisé afin de blanchir de l’argent. « Le problème de ces monnaies, c’est qu’il n’y a aucune connaissance des contreparties ni aucun contrôle de l’origine des fonds », a lancé le ministre français de l’Economie et des Finances, ce mardi 4 mars. Pierre Moscovici a également plaidé pour une concertation européenne sur la régulation des monnaies virtuelles. Une chose est sûre : la saga du bitcoin est loin d’être terminée.

(Avec AFP)