[Africa Diligence] À l’observation, l’évolution de l’audiovisuel en Afrique ces dernières années fait apparaître des changements très visibles dont la rapidité laisse augurer une explosion à laquelle chaque pays africain doit se préparer. Le Marché international des programmes de télévision (Miptv) a été l’occasion pour se rendre compte de cette évolution.
Durant le Marché international des programmes de télévision (Miptv), l’une des tendances les plus fortes c’est bien l’Afrique. Le pavillon Creative Africa a fêté son 1er anniversaire. Créé en 2017, lors du précédent Miptv, le pavillon Creative Africa rassemble l’ensemble des participants à l’évènement, vendeurs et acheteurs de contenus venant des marchés africains. Pour son exposition, lors de cette édition 2018 du Miptv, le pavillon Creative Africa abrite des habitués:
Kwesé TV, les Ivoiriens de la RTI, Côte Ouest Audiovisuel et le Sud-Africain Showmax. D’autres délégations de créateurs de contenus venus de RDC, de Tunisie et du Cameroun, entre autres, animeront également le pavillon africain de l’évènement. Notons l’absence de l’Algérie à cette occasion.
Alors que le contenu audiovisuel africain est devenu très bancable, ces derniers mois, de nombreux partenariats pourraient se nouer près du pavillon africain du Miptv.
Il y a quelques mois, le think tank européen Idate prédisait que l’industrie audiovisuelle africaine générerait 10 millions de dollars en 2021. Ce chiffre et la cote actuelle du contenu africain donnent raison à Samira Haddi, gestionnaire des ventes pour l’Afrique du Miptv, quand elle déclare que la région est «le continent où les diffuseurs internationaux doivent se trouver s’ils recherchent du contenu original».
Cette croissance de l’audiovisuel en Afrique a offert l’occasion pour le cabinet d’études Dataxis de publier, le 14 avril 2018 durant le MIP, un communiqué de presse sur ses prévisions pour le marché d’Afrique subsaharienne de la télévision, à l’horizon 2023.
Ainsi, selon Dataxis, le nombre d’abonnés à la télévision payante sera de 37 millions d’ici 2023. Le cabinet prédit également que 46% des foyers d’Afrique subsaharienne regarderont leurs programmes grâce à la télévision payante. Par ailleurs, selon les experts de Dataxis, le marché de la télévision payante va changer de visage en Afrique subsaharienne d’ici 2023.
La télévision par satellite devrait ainsi perdre du terrain sur la télévision numérique terrestre (TNT). Selon Dataxis, la TNT comptera pour 29% de tout le marché de la télévision payante en Afrique subsaharienne à l’horizon 2023. Enfin, Dataxis voit la télévision par Internet et les autres offres de télévision over the top (OTT), connaître des progrès constants jusqu’en 2023.
Au marché international des programmes de télévision (Miptv), la BBC a exprimé ses intentions en Afrique. Elle a annoncé à cette occasion que plus de 300 heures de programmes de son catalogue ont été vendues dans le continent depuis le début de 2018.
Au nombre de ses principaux clients sur le continent, on retrouve DsTV Now, l’offre audiovisuelle en streaming de MultiChoice. La plate-forme de télévision payante a acquis auprès de BBC Studios un mélange comprenant 100 heures de musique et de programmation artistique. L’autre client de taille de la BBC, sur le continent, a été la Sabc. Le radiodiffuseur public sud-africain a déjà diffusé plus de 80 heures de programmes des studios de la BBC. Iflix est l’autre client complétant le tiercé des plus gros acquéreurs de contenus du groupe britannique sur le continent.
Pour une croissance durable du marché de l’audiovisuel en Afrique, il faudrait, entre autres, professionnaliser le secteur, construire les salles de cinéma, fidéliser le public en programmant des projections de séries et investir dans les films locaux.
La Rédaction (avec Amira Soltane)