Pendant plusieurs décennies, le continent africain, et plus spécifiquement l’Afrique subsaharienne, a été considéré comme « un continent naufragé », « un continent mal parti », ou encore « un continent en perdition ». Et pourtant de grandes sociétés occidentales prospéraient sur ce continent de « tous les maux ».
Cela n’a pas empêché également des milliers de coopérants de se battre pour y être, afin d’y faire aussi fortune. Certains sont mêmes restés de manière définitive en dépit des vicissitudes qui ont profondément marqué la construction des jeunes États africains, dont l’indépendance reste relative, sur le chemin de la démocratie et du modèle économique et social occidental, tel qu’il leur a été imposé.
Pendant des années, les institutions financières internationales se sont appliquées pour accréditer l’idée selon laquelle l’Afrique subsaharienne était sur la voie de la prospérité. Pour crédibiliser ces considérations qu’aucun État africain ne pouvait contredire, les chiffres étaient manipulés, permettant ainsi de masquer les réalités. Pire encore, ces manipulations permettaient de dissimuler le fait que ces jeunes États africains étaient de pauvres victimes des puissances étrangères. L’Afrique subsaharienne n’a pas bénéficié de l’essor économique mondial, que prévoyaient les théoriciens de ces organismes financiers internationaux. Les différentes recettes pour y parvenir n’étaient pas adaptées aux réalités de ce continent. Des théories désespérantes et alarmistes de pauvreté, de chaos, d’instabilité politique, de guerre civile etc. ont été édifiées à de milliers de kilomètres de ces nations pour éclipser le rôle désastreux des plans d’ajustement structurel et de certains positionnements étrangers qui avaient intérêt à voir ce continent s’engluer dans de ce « naufrage ». Le rapport de force était véritablement inéquitable. Ces États africains subissaient en silence le diktat de ces forces étrangères. Nos dirigeants avaient pour seules consolations, l’enrichissement personnel et la confiscation à vie du pouvoir, avec la bénédiction de ces organismes financiers internationaux, sensés appliquer et faire respecter les principes de la bonne gouvernance.
Aujourd’hui, le discours vis-à-vis du continent, notamment envers les pays subsahariens a changé de manière plus significative que dans le passé. Le continent est davantage considéré comme une immense source de matières premières et joue un rôle de premier plan dans l’économie mondiale. Il aiguise sans cesse des appétits de plus en plus grands et carnassiers des puissances en expansion comme celles du B.R.I.C.S. (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), sans oublier les multinationales qui réalisent d’importants bénéfices malgré la crise, dont ne profitent pas nos populations. La croissance en Afrique favorise également différentes opportunités, comme par exemple, le New York Forum Africa qui a eu lieu à Libreville du 7 au 10 juin dernier à l’initiative de l’homme d’affaires franco-égyptien, résidant à New York, Richard Attias.
Aujourd’hui encore, le rapport de force reste déséquilibré en dépit d’une réelle prise de conscience de part et d’autre sur la nécessité de répartition des gains issus de l’exploitation de nos matières premières. Les islamistes qui l’ont bien compris, déplacent leur combat djihadiste sur le continent afin de menacer les intérêts des puissances étrangères. Cela place, de fait, l’Afrique au centre des enjeux géostratégiques mondiaux dans la lutte contre le terrorisme et la nécessité de sécuriser les approvisionnements en énergie des puissances étrangères.
Ce positionnement géostratégique du continent devrait en principe équilibrer les rapports de force. Dans la réalité, il n’en est rien. Les puissances étrangères disposent comme toujours de terrifiantes armes neutralisantes : l’argent à travers les différentes aides au développement, la capacité d’annuler nos dettes, ainsi que l’initiative du Droit international qui s’impose à nous de manière implacable et redoutable. Par exemple, les normes juridiques issues des traités internationaux comme ceux de l’Organisation International du Commerce. Comment peut-on croiser le fer avec des créanciers qui déterminent même les critères d’exploitation et de ventes de nos propres matières premières ? En dépit de nos immenses richesses qui devraient renforcer nos positionnements géostratégiques dans les rapports de force internationaux, nous sommes encore et toujours dépendants de ceux à qui nous vendons nos matières premières. Nos dirigeants sont encore dans l’incapacité d’affirmer des positions et des choix dans l’intérêt de leurs peuples. Et ces derniers n’ont pas la culture de demander des comptes à leurs dirigeants. Bien au contraire, après les avoir fortement traités de « voleurs » ou autre, ce sont ces mêmes populations qui courent les applaudir lors de leurs campagnes électorales dans l’espoir de recevoir un tee-shirt à l’effigie de ces dirigeants corrompus qu’ils considèrent comme des « voleurs ».
(Avec Macaire DAGRY)
Chronique intéressante qui renvoie au « Dead Aid » de Dambisa MOYO…
le Continent africain ne se developpera que lorsqu’il y’aura une mobilité intra- africaine,
les gouvernants ne se rendent pas visite entre eux , l’autre triste realité c’est les eglises qui font importées qui préchent comme doctrine se fair gifler sur les deux joues, en endormant plus le peuple, Dieu ne refuse pas la richesse et naccepte pas la pauvrété;
puis vient finalment l’Afrique dite francophone( le fcfa) elle freine l’emancipation du peuple africain, mais les africains doivent s’unir et creer des projets inter etatiques, en plus l’afrique doit se doter du nucleaire civile et militaire!
L’afrique; c’est vrai on l’a dit mal partie et aujourd’hui elle attise les appetits.Ce qui me fait mal dans tout cà c’est la capacité, je dirais meme l’effort de nos dirigeants à ne pas avoir une vision future de notre afrque tandis que pekin s’est devellopé sur les joints-venture et qu’ils sont disposés à le faire nous on dort nos Etats passent leurs a ne signer que des contrats de deversements de produit et non d’etablissement de firme avec des camerounais dans le conseil d’administration,rien n’est pour le transfert de technologie,il ya l’inde à coté qui serait tres ravi de nos donné la formule magique pour la fabication des medicaments qui fait si défaut au continent et n’est possédé que par des firmes occidentales.Aujoud’hui on a toute les cartes en main et meme sin on les a pas toutes on peut toujours bluffé.Apparemment la stratégie nos chefs d’Etats n’y connaissent rien