Le secteur minier dynamise l’économie mauritanienne

[Africa Diligence] La stabilité macroéconomique de la Mauritanie est d’abord due à un secteur minier prospère. L’économie du pays a enregistré une forte croissance économique pour la deuxième année consécutive, avec un taux de 6,8% en 2013. Ces performances résultent de la bonne santé du secteur minier et du dynamisme du BTP.

Le secteur primaire a affiché un taux de 16,1% en 2013. Après une forte hausse de 53,3% observée en 2012 et suite à la sécheresse de 2011, la production agricole s’est quelque peu stabilisée en 2013 avec une croissance de 4,7%. Côté pêche (5,5% en 2013), les eaux mauritaniennes comptent des réserves halieutiques parmi les plus abondantes au monde. Le renouvellement des accords de pêche avec l’Union européenne (UE) et les politiques adoptées dans ce secteur visent à préserver la ressource halieutique. Elles ont porté la croissance à 5% en volume de prises en 2014, contre 6,6% en 2013 et 14,8% en 2012.

Le secteur secondaire affiche de bonnes performances résultant du dynamisme des secteurs du BTP et minier. Le sous-sol mauritanien recèle plusieurs minerais dont les plus connus sont le fer, le cuivre, le gypse, le sel, le soufre, l’uranium et le phosphate. Les industries extractives contribuent en moyenne pour 16% à la formation du PIB.

Le secteur minier a représenté 30,1% en 2013. Bénéficiant d’une conjoncture favorable, il a enregistré une croissance réelle de 3,7% contre 0,3% en 2012. Les découvertes récentes de minerais y ont soutenu la croissance, avec à la clé une hausse des revenus. Le minerai de fer demeure le moteur de l’économie, sa production a augmenté de 3,7% (contre 2,7% en 2012). Avec plus de 13 millions de tonnes exportées en 2013, pour une valeur d’environ 1,4 milliard USD, la Mauritanie est le 2e exportateur africain de minerai de fer, et sa production devrait passer à 18 millions de tonnes d’ici 2015.

Le pays exporte aussi du cuivre et de l’or. En 2013, la production de cuivre a été de 3,3% contre -0,5% en 2012. Celle de l’or se chiffrait à 3,2% contre un recul de 10% en 2012. Une production qui devrait encore s’accroître avec le projet d’expansion de la mine d’or de Tasiast, 3e plus grande mine du monde, à hauteur de 2,7 milliards USD. Le projet représente près de 2/3 du PIB en 2014. La Mauritanie dispose en outre d’une modeste production pétrolière (2,3% en 2013) grâce à des champs offshore. La production de gaz offshore démarrera en 2015, notamment avec le programme « Gas-to-power » de la Banque mondiale.

Le secteur du BTP continue d’être l’un des moteurs de la croissance en 2013, affichant un taux de croissance de 14,7%, après 15,6% en 2012. Ce résultat est soutenu par un vaste programme d’investissements publics, axé sur les grands travaux de désenclavement intérieur et extérieur (routes et aéroports), mais aussi par d’importants investissements dans le secteur minier.

Principal conseil : Sans attendre, la Mauritanie doit intensifier les réformes structurelles et assurer une croissance inclusive et durable afin de diversifier sa base productive.

(Knowdys Database, avec Banque mondiale et Perspectives économiques en Afrique)