[Africa Diligence] En 2022, le marché des matières premières agricoles a enregistré une forte volatilité. Si pour l’essentiel, la guerre en Ukraine ainsi que ses implications sur l’économie mondiale ont pesé sur l’offre et la demande, certaines denrées ont été à l’abri des turbulences.
Le cacao et le sucre ont été les grands gagnants durant l’année écoulée. En dépit d’un marché agricole agité, ces deux matières premières ont affiché des gains sur leurs différentes places de cotation.
Dans les détails, les prix de l’or brun ont gagné plus de 21 % à Londres et ont terminé autour de 2 062 livres la tonne. A New York, les cours ont gagné 3 % avec une clôture le 30 décembre 2022 à 2 600 $ la tonne. Dans l’ensemble, le cacao s’en sort relativement bien malgré une demande sous pression en raison des incertitudes économiques.
Les cours de la tonne de la matière première ont en effet atteint le 1er juillet 2022 leur plus bas niveau depuis un an à New York à 2 304 $ et leur plus bas à Londres depuis 4 mois (1 742 livres), pénalisés par la faiblesse de la demande et les perspectives d’une abondante récolte en Afrique de l’Ouest.
Dans le cas du sucre, les prix ont affiché des gains soutenus par une offre restreinte alors que la demande est restée robuste. Le sucre brut a gagné 6,1 % d’une année sur l’autre alors que le sucre blanc a gagné 11,5 % en 2022.
Au total, le sucre blanc aura gagné 54,8 % sur les 4 dernières années soit autant que le sucre brut. Il faut noter que les cours du sucre brut se sont envolés le 23 décembre dernier, atteignant à New York, 21,18 cents la livre, soit leur plus haut depuis février 2017 sous l’effet des craintes d’une pénurie liée à des récoltes tardives en Thaïlande, mais aussi en Australie et en Amérique centrale.
Globalement, le sucre et le cacao ont été des exceptions sur un marché agricole où la majorité des spéculations a été orientée à la baisse.
Année noire pour le café, l’huile de palme et le coton
En 2022, le marché du café a surtout souffert de l’incertitude économique et d’une récolte abondante attendue de la part du Brésil qui devrait faire gonfler les stocks.Après avoir gagné 76 % en 2021 avec les craintes de baisse de récolte dans le pays d’Amérique du Sud sur fond de menaces du gel, la livre du café arabica a ainsi perdu 26 % de sa valeur durant l’année écoulée à New York. De son côté, le robusta ne s’est pas mieux porté. La tonne a reculé de 24 % à Londres sur l’année.
Du côté du coton, les prix à terme sur l’ICE ont chuté de 26 % sur fond de demande atone et d’un renforcement du dollar par rapport aux autres devises, qui rendent le coton américain plus coûteux pour les importateurs étrangers. Une situation qui contraste avec le gain de 24 % enregistré en 2021, soit la plus grosse augmentation en glissement annuel depuis 2010.
Sur le marché de l’huile de palme, le gain affiché en mars dernier sur fond de restrictions à l’exportation de la part de l’Indonésie et de déclenchement de la guerre en Ukraine, a été effacé au cours du second semestre en raison des inquiétudes concernant une offre élevée et une faiblesse de la demande.
Les prix de l’huile de palme brute (CPO) sur le Bursa Malaysia Derivatives Exchange auront ainsi perdu 11 % par rapport à 2021, finissant à 4 178 ringgits (963,6 $) la tonne contre le sommet de 7 067 ringgits (1 630 $) affiché le 9 mars 2022. Il s’agit de la première baisse des cours après trois années consécutives de progression.
La Rédaction (avec EO et LB)
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