Les tablettes africaines vont-elles battre l’iPad en Afrique?

(Africa Diligence) En Afrique, comme ailleurs dans le monde, la mode est aux tablettes. Pratiques et faciles d’utilisation, elles sont particulièrement populaires parmi les étudiants, les cadres, les hommes et les femmes d’affaires. Mais si l’iPad d’Apple domine le marché des tablettes en Amérique du Nord et en Europe, ce n’est pas en Afrique. Pourquoi?

Selon divers analystes, la plupart des Africains n’ont pas les moyens de payer les 700 dollars que peut coûter un iPad. Reste que beaucoup convoitent ces tablettes.

Encipher, une compagnie nigériane, espère satisfaire ce marché potentiel avec sa tablette Inye, fabriquée localement. Conçue par Saheed Adepoju, le patron de Encipher, Inye (qui signifie « un en langue Igala) coûte la moitié du prix d’un iPad, soit 350 dollars. Sortie en 2010, Inye opère avec une plateforme Android 2.1 et permet aux utilisateurs de se connecter à Internet au moyen d’une carte Wifi intégrée. La tablette fonctionne avec un modem 3G externe sur des réseaux GSM. En 2011, Encipher a lancé Inye-2, un modèle amélioré avec un écran tactile et qui peut fonctionner six heures durant sur batterie.

Le prix réduit et la qualité de la tablette nigériane (proche de celle d’un iPad selon son créateur) constituent son attrait principal. Cependant, les ventes sont pour l’heure décevantes. En cause, selon M. Adepoju, la lenteur de l’accès à Internet au Nigéria. Pour servir au mieux, les tablettes ont en effet besoin d’un accès haut débit.

Rien ne s’oppose à ce que des entreprises de logiciel valant plusieurs millions de dollars proviennent du continent.

Les analystes estiment que même s’ils ne peuvent pas se permettre de payer 700 dollars pour un iPad, beaucoup d’Africains sont des mordus de la marque Apple et pourraient bien préférer mettre plus d’argent de côté afin d’acheter un iPad plutôt qu’un produit fabriqué localement. Mais le Nigéria développe actuellement son infrastructure à large bande et M. Adepoju pense que les ventes d’Inye pourraient bientôt connaitre leur envol.

Au Ghana voisin, Derrick Addae, 28 ans, PDG de GIL Corporation, une compagnie informatique, a mis au point le « G » Slab, une tablette PC de poche qui entend rivaliser avec l’iPad d’Apple et le Galaxy de Samsung. Le « G» Slab permet de passer des coups de fil. Il est vendu avec une carte Wifi et est doté de Bluetooth et Microsoft Word. Il possède en outre la plupart des fonctions d’un l’iPad.

Ce type d’innovation ouvre la voie à plus de technologies africaines. « Le prochain Google pourrait-il être africain ? », s’interroge Richard Tanksley, entrepreneur et professeur chevronné à la Meltwater Entrepreneurial School of Technology d’Accra, rapporte The Guardian, un quotidien britannique. M. Tanksley estime que « l’Afrique suscite tellement d’attention auprès des investisseurs et des créateurs d’entreprises… et rien ne s’oppose à ce que des entreprises de logiciel de plusieurs millions de dollars proviennent du continent.

(Avec  Nirit Ben-Ari, Afrique Renouveau)