Libye, un marché en reconstruction à conquérir

[Africa Diligence] La Libye bénéficie d’une position géographique privilégiée, située entre l’Afrique, l’Europe et les pays arabes du Golfe. Depuis la révolution, le gouvernement libyen a pris des mesures ayant pour finalité de créer un cadre favorable à l’investissement étranger. Disposé à diversifier son économie et plus ouvert à la participation du secteur privé, Tripoli est un marché potentiel pour les investisseurs.

Un pays qui encourage les investissements étrangers

Dans le but d’inciter l’investissement étranger dans le pays, le gouvernement a adopté en 1997 la loi 5. En vertu de cette loi, les investisseurs bénéficient de la liberté : de transférer les dividendes et les bénéfices nets, d’utiliser un personnel expatrié ou encore de réexporter son capital investi. Cette loi garantit et protège l’investisseur contre la nationalisation, la dépossession, la saisie ou toute autre action similaire. Par le décret 207 de 2012, une société étrangère peut établir une succursale ou conclure une joint-venture avec un partenaire libyen. Il est également permis de s’inscrire à un bureau de représentation. Ce bureau de représentation est limité aux activités générales de marketing et ne peut néanmoins pas s’engager dans toute activité commerciale.

Pour rendre favorable son climat des affaires, le gouvernement libyen a procédé à la création de l’Office d’investissement. Il fournit un guichet unique (Invest in Lybia) offrant tous les services requis, y compris le traitement des demandes et l’octroi de licences et permis. Ce guichet a pour mission de promouvoir l’investissement étranger et local, de garantir toutes les incitations et de faciliter les procédures de création d’entreprises.

Des procédures à améliorer

Certaines réformes restent nécessaires pour que puisse émerger un environnement parfaitement favorable aux investissements. D’après le rapport Doing Business 2015, la création d’une entreprise en Libye se fait en 10 étapes et sur une durée de 35 jours. Une procédure laborieuse comparée à celle de la moyenne de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (8 étapes pour 18,9 jours). Toutefois, le coût total de création y est avantageux, il représente 19,9% du revenu par habitant contre 28,1% pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Le gouvernement entend prendre des mesures pour rendre ces procédures plus digestes aux yeux des investisseurs.

Détail des étapes de création

  1. Vérifier la disponibilité du nom de l’entreprise
  2. Élaborer les statuts de l’entreprise
  3. Ouvrir un compte bancaire et déposer le capital minimum exigible (33,8% du revenu par habitant)
  4. Payer les droits fiscaux
  5. Demander et obtenir l’enregistrement au registre du commerce
  6. S’inscrire à la chambre de Commerce
  7. Ouvrir un compte bancaire permanent
  8. Obtenir un bail de bureau
  9. Obtenir la licence d’exploitation
  10. Obtenir un cachet de la société.

Un pays doté de nombreux atouts

Située au cœur de la côte méditerranéenne de l’Afrique du Nord, la Libye occupe une position géographique stratégique entre l’Europe, l’Afrique et les pays arabes du Golfe. La Libye est également membre de la Common Market for Eastern and SouthernAfrica (COMESA), elle donne accès à un marché estimé à environ 390 millions de consommateurs. Tripoli représente donc pour les investisseurs une destination privilégiée pour accéder à de nombreux autres marchés.

En pleine reconstruction, l’économie libyenne offre de nombreuses opportunités d’investissement dans tous les secteurs d’activité. Le pays est bien doté en ressources naturelles. Il regorge de l’une des plus grandes réserves prouvées de pétrole en Afrique avec 47,1 milliards de barils et 52,8 billions pieds cubes de gaz naturel. Seulement 25% du territoire libyen a été exploré à ce jour en ce qui concerne les hydrocarbures. Bien que le pétrole soit le secteur le plus important du pays, il existe diverses possibilités dans d’autres secteurs tels que le transport, le tourisme ou encore l’agriculture.

Jeanne Ekassi (Avec Knowdys Database, BM, Invest in Libya et KPMG