Libye: zones industrielles, génératrices d’emplois

[Africa Diligence] La Libye est un pays situé dans la partie septentrionale du continent africain. Avec une superficie de 1 759 540 km² pour une population de 6,202 millions d’habitants, le pays fait face au chômage qui touche 19,5% de sa population en âge de travailler. Le gouvernement, à travers la mise en place de zones industrielles entend promouvoir l’économie nationale par le biais de la création de nouveaux revenus et la création de 250 000 emplois.

Contrat de travail

Un contrat de travail peut être conclu pour une durée déterminée ou indéterminée. Toute personne âgée de 18 ans et plus peut conclure un contrat de travail. Il doit comprendre les principales mentions suivantes :

  • Nom et lieu d’affaires de l’employé
  • Nom, adresse du travailleur et compétences
  • description exacte du type de travail à effectuer
  • Montant et périodicité du salaire, et tout autre droit en espèces ou en nature.

À la fin d’un contrat, l’employeur doit remettre– gratuitement – à l’employé un certificat de travail comportant la date de son engagement et la nature du travail qu’il a effectué. Si le travailleur en fait la demande, le certificat peut également comporter le salaire gagné, ainsi que les indemnités versées. L’employeur doit également remettre au travailleur les documents, certificats et objets déposés au moment de son engagement.

Travail des étrangers

Un étranger ne peut prétendre à un contrat de travail que s’il présente un permis de travail et un permis de séjour délivrés par les autorités compétentes libyennes. Le contrat prend la forme d’un engagement écrit et doit comporter :

  • La durée de l’engagement
  • Les droits et obligations du salarié
  • Le nombre d’heures de travail par jour et par semaine
  • La durée des congés
  • Le salaire ainsi que les indemnités pour les heures supplémentaires
  • Le logement
  • L’assurance.

Durée de travail

La durée légale de travail en Libye est de 42 heures par semaine et ne peut excéder 8 heures par jour. Toute heure travaillée en dehors de ces jours ouvre droit au paiement d’heures supplémentaires, le salaire minimum mensuel brut étant de 150 dinars libyens (LYD). Chaque travailleur a droit à un repos hebdomadaire : le vendredi et le samedi.

Tout travailleur a également droit à un congé annuel payé, à la charge de l’employeur. Il est de 16 jours après une année consécutive de service pour le même employeur. Il est illégal de renoncer au congé annuel contre une compensation en espèces ou en nature, ni d’effectuer une activité rémunérée pendant son congé annuel. Un travailleur qui ne respecte pas cette règle peut se voir confisquer une partie ou la totalité de son salaire pour la période de congé, si cette sanction est visée par le bureau du travail compétent.

Cotisations sociales

L’âge de la retraite est fixé à 65 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes. Tous les travailleurs indépendants, les salariés de l’État et des collectivités publiques peuvent assurer leurs cotisations sociales. Pour ce qui est des travailleurs salariés, les contributions mensuelles sont de 15% réparties comme suit : 11,25% à la charge de l’employeur et 3,75% à la charge de l’employé.

Partenariats Sociaux

La Libye ne compte qu’un seul syndicat auquel les travailleurs de nationalité libyenne peuvent adhérer. Il s’agit de la National Federation of Unions, établie depuis 1972. Il est interdit aux travailleurs étrangers de constituer des syndicats.

Repousser le chômage grâce au secteur informel

Le chômage touche 19,5% de la population libyenne en âge de travailler. Face à la règlementation du travail et à l’incapacité des autorités à créer suffisamment d’emplois dans le secteur formel, l’emploi informel s’est considérablement développé dans le pays. Il englobe à la fois l’emploi et la production qui échappent aux réglementations officielles, au droit du travail et à l’impôt. Le secteur informel libyen représenterait entre 40 et 60% de l’emploi total du pays, avec près de 1,6 million de travailleurs. En l’absence de statistiques fiables sur cette économie souterraine, l’État estime que près de 1,2 à 1,6 million de personnes y sont employées, essentiellement dans l’agriculture, la construction et le commerce de détail.

Dans le cadre de sa politique de création d’emplois pour les jeunes, la Libye s’est orientée vers la promotion des activités industrielles et commerciales à travers la mise en place de zones industrielles. C’est dans cette optique que l’Office général libyen des zones industrielles a révélé que son plan de développement pour 2010-2020. Ce plan repose sur la création de 60 zones industrielles dans les différentes régions du pays, il vise l’installation de 4 000 projets industriels et de services pour un investissement de 14 milliards de dinars libyens, soit quelque 9 milliards USD. L’ensemble de ces projets va créer 250 000 emplois.

Sur le plan du court terme, l’Office a dévoilé que les projets industriels en cours d’exécution sont au nombre de 400 projets pour un coût d’investissement de 2 milliards de dinars, permettant de créer 40 000 emplois au profit des jeunes.

Gaétan Awa et Jeanne Ekassi (Avec Knowdys Database, OIT, BM, PEA et le Code du travail libyen)