L’intelligence économique au service des entreprises sénégalaises

L’intelligence économique est un concept encore méconnu en Afrique notamment au Sénégal. De nombreuses entreprises ont aujourd’hui des difficultés parce qu’elles ignorent les avantages qu’elles peuvent en tirer. Le Professeur Frank Tognini de l’Université de Lille I qui animait hier une conférence sur la question, estime qu’à l’heure de la mondialisation, les entreprises qui appliquent ce concept, ont beaucoup plus de chance de tirer leur épingle du jeu.

L’intelligence économique est un concept innovant qui est malheureusement méconnu en Afrique notamment au Sénégal. Des nombreuses entreprises sont aujourd’hui confrontées à des difficultés qui sont, en partie, liées au manque d’information et d’organisation. L’intelligence économique permet justement de remédier à ces lacunes en mettant notamment à leur disposition les informations dont elles ont besoin, pour leur développement. C’est à cet exercice délicat et passionnant que le professeur Frank Tognini de l’Université de Lille I, s’est livré hier mardi, à l’Ucad II, lors d’une conférence dont le thème est ‘l’Intelligence économique au service de l’entreprise’. La rencontre était organisée dans le cadre du partenariat entre l’Ecole supérieure polytechnique de l’Université Cheikh Anta Diop et celle de Lille I. Dès l’entame de son discours, le conférencier a démontré la différence qui existe entre ‘intelligence économique’ et ‘espionnage économique’, qui pourrait prêter à confusion pour les non-initiés.

L’introduction de l’intelligence économique au Sénégal va permettre aux entreprises d’accroître leurs compétences managériales et leur ouvrir des nouveaux marchés et des nouvelles opportunités d’affaires. C’est dire que les avantages offerts aux entrepreneurs sénégalais par ce concept sont nombreux et variés. Pour ce faire, elles doivent impérativement savoir collecter, traiter et utiliser les informations dont elles ont besoin pour leur développement.

Les salons professionnels, l’Internet, la presse, les chambres de commerce, les chambres de métiers et même le transport en commun, constituent à cet égard, une source inépuisable d’informations. ‘Ses méthodes simples et opérationnelles s’appliquent également à d’autres acteurs comme les administrations et les structures de développement. L’intelligence économique est un vrai facteur de développement endogène. Elle permet de gagner de nouveaux marchés et de mieux gérer son temps’, a ainsi déclaré le Professeur Frank Tognini. Pour vendre, les entreprises ont besoin de clients. Cela veut dire qu’elles doivent, impérativement, se faire connaître aussi bien dans leur pays qu’à l’étranger. Elles peuvent ainsi le faire soit par l’Internet ou à travers, les salons. ‘Ce qui leur permettra ainsi de trouver de nouveaux clients, détecter des marchés émergents, suivre l’évolution de la concurrence, identifier les technologies phares, se faire connaître. Le salon est une formidable opportunité pour l’entreprise’, explique le Pr Frank Tognini.

Il existe trois pôles d’intelligence économique. Le premier pôle se passe au niveau de l’entreprise elle-même et vise à faire participer le maximum de collaborateurs dans la réflexion sur l’élaboration des stratégies en vue de booster le chiffre d’affaires de l’entreprise. Le second point a trait, lui, au partage d’informations avec d’autres collègues alors que le troisième cas, consiste quant à lui ‘à construire des communautés informelles locales’, pour mettre en œuvre le plan de développement de l’entreprise. L’intelligence économique permet aussi aux entreprises d’économiser du temps et de l’argent, si l’on croit encore le Pr Frank Tognini. Dans les pays développés, les entreprises qui ont recours à ce concept dans leur plan de développement, sont celles qui ont le mieux réussi. La France occupe aujourd’hui la troisième place des plus grands producteurs d’intelligence économique au monde alors qu’elle se retrouve seulement au onzième rang mondial sur le plan de son utilisation.

Mamadou A. Diallo