Madagascar: Marc Ravalomanana veut relancer ses business

[Africa Diligence] L’ancien président malgache, Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du sud, multiplie les tentatives pour pouvoir regagner son pays dans le plus bref délai et redresser ainsi ses entreprises laissées à l’abandon depuis la crise de 2009.

Selon un membre de sa mouvance, Marc Ravalomanana est déterminé à regagner la Grande île, et ceci dans les semaines à venir. Malgré son annonce officielle concernant sa non participation au processus électoral du mai prochain, l’ancien homme fort de Madagascar aurait encore des ambitions politiques.

 « Ce retour au pays a aussi une visée politique, pour contrer l’hégémonie actuelle d’Andry Rajoelina », l’actuel n°1 du pouvoir transitoire, affirme Raveloson Constant, membre du Conseil Supérieur de la Transition (CST) et membre de la mouvance de l’ancien chef de l’Etat. « Mais sur un plan autre que politique, le redressement de Tiko est l’une des raisons qui poussent Marc Ravalomanana à revenir au pays », devait souligner par ailleurs ce dernier.

Le groupe Tiko, l’un des leaders malgaches dans le secteur agro-alimentaire a été fondé par Marc Ravalomanana en 1979. Composé de neuf unités industrielles, il a généré 3.000 emplois directs ainsi que 11.000 postes indirects dans la Grande île et approvisionné jusqu’à  » 60% des riz importés, 71% des farines, 70% de l’huile de soja et 40% des produits laitiers du marché intérieur « , comme le rappelle le site jeuneafrique.com. En termes d’investissement, tout ceci représentait 75 millions d’euros d’engagements financiers, rajoute encore cette source.

Mais le groupe a été contraint de cesser ses activités depuis que son fondateur, devenu un peu plus tard président du pays, a été chassé du pouvoir par un soulèvement populaire conduit par Andry Rajoelina. Le 26 janvier 2009, tous les principaux locaux de la société ont été pris d’assaut par des pilleurs avant d’être incendiés.

Lors d’une conférence de presse organisée dans la capitale malgache, il y a quelques mois, le fils cadet de Marc Ravalomanana, actuel PDG du groupe, a chiffré la perte de Tiko à plus de 36 millions d’euros. Tojo Ravalomanana avait indiqué que malgré les actes de sabotage dont le groupe est victime actuellement, sa reconstruction sera pour très bientôt et que ses principaux dirigeants n’entendent pas renoncer à cet objectif.

Mais cette détermination se heurte encore à bien d’obstacles. D’abord, il y a le litige avec le fisc du pays. Ce service qui a chiffré les arriérés du groupe à 61 millions d’euros, avait remporté les batailles judiciaires l’ayant opposé à Tiko et a été autorisé à saisir tous les biens de la société pour les revendre aux enchères après.

Puis, il y a aussi le procès relatif à la tuerie du 7 février 2009 au palais d’Etat d’Ambohitsorohitra ayant fait 28 morts. Le collectif des victimes de ce drame imputé à l’ancien président réclame actuellement des réparations. « Nous exigeons la saisie des biens de M. Ravalomanana pour réparer les dommages qu’il nous a causés », a lancé la secrétaire générale de l’association, Éléonore Ralalanirina récemment.

(Avec Linfo.re)