Maroc : un pays tourné vers l’avenir

(Africa Diligence) Bordé au Nord par la Méditerranée, à l’Ouest par l’Atlantique, au sud et à l’Est par le Sahara, le Royaume du Maroc occupe une position quasi-insulaire, à l’extrémité occidentale de l’Afrique du Nord, ce qui explique son ouverture sur l’espace maritime. En effet, 95% de son commerce transite par ses ports. L’économie marocaine a fait preuve de résilience avec un taux de croissance de 4.7% en 2013, tirée principalement par la consommation intérieure et l’investissement public selon les experts en intelligence économique d’Africa Diligence.

Le Maroc compte 32,853 millions d’habitants selon le FMI en 2013. Une population encore jeune (47% de la population a moins de 25 ans) et largement rurale, même si l’urbanisation progresse à grand pas : le taux d’urbanisation est passé de 48% en 1990 à 58% en 2011. Le Royaume est une monarchie constitutionnelle et, depuis juillet 2011, il s’est doté d’une nouvelle constitution qui consacre un large partage des pouvoirs entre l’exécutif et le Parlement.

L’économie marocaine a consolidé sa croissance en 2013, avec un PIB en progression de 4.7% contre 2.7% en 2012 et ce, dans un contexte de ralentissement de la croissance mondiale. Cette performance est imputable en particulier à la bonne vitalité de l’agriculture, car les activités non-agricoles sont pour leur part restées peu dynamiques par rapport à 2012. Les exportations globales de biens ressortent en baisse de 4% en raison d’un déclin de presque 28% des exportations de phosphates et de ses dérivés. Seules les exportations des biens d’équipement, principalement les fils et câbles électriques, ont profité de la reprise de la demande extérieure.

Par ailleurs, le Maroc a continué de pratiquer une gestion macroéconomique et budgétaire saine en 2013. Grâce à une politique monétaire prudente, l’inflation a atteint 1.9%, le déficit courant a été réduit à 7.2% du PIB, contre 10% en 2012, et les réserves de change ont été portées à 4.5 mois d’importations de biens et de services. Le déficit budgétaire a néanmoins atteint 5.3% du PIB. À cet égard, le gouvernement a engagé des mesures correctives pour améliorer le recouvrement des recettes et revoir à la baisse l’investissement public en 2014. L’objectif est de ramener le déficit budgétaire à 3% du PIB d’ici 2016. Il convient toutefois de souligner que, la réforme de la Caisse de compensation et l’application du système d’indexation des produits pétroliers sont nécessaires pour atteindre cet objectif.

Dans l’ensemble, la performance du Maroc est encourageante, le pays ayant su profiter de sa stabilité politique et sociale. Le climat des affaires s’est amélioré et le pays a gagné 8 places dans le classement annuel Doing Business (2014), passant de la 95e à la 87e place d’une année sur l’autre. Voici les indicateurs où le Maroc a gagné le plus grand nombre de point : création d’entreprise (+14 places), transfert de propriété (+10 places), paiements des impôts (+37 places), règlement de l’insolvabilité (+15 places). En outre, l’année 2013 a été marquée par l’amélioration des revenus du tourisme (+2%), des transferts des marocains résidents à l’étranger, et par une hausse significative des investissements directs étrangers (+20%).

Malgré ces bonnes performances et l’amélioration de la situation économique dans son ensemble, le Maroc n’a pas pu répondre au défi posé par le chômage des jeunes (15 -24 ans), qui s’est élevé à 19.1% en 2013. Pour l’année 2014, le Maroc continu de mettre en œuvre son programme de réformes (subventions, fiscalité, retraite, protection sociale et système budgétaire), avec un double objectif : a) améliorer l’efficience des finances publiques ; et b) soutenir le développement d’un modèle de croissance inclusif porté par le secteur privé, qui soit créateur d’emplois pour les jeunes.

En ce qui concerne la croissance verte, le Groupe de la Banque mondiale appuie la transition du Maroc par le biais de différentes opérations. Le pays est en train de devenir un modèle sur le plan de l’environnement grâce aux actions vigoureuses qu’il entreprend. A travers sa stratégie pour le secteur de l’agriculture, le Maroc cherche à améliorer la gestion de l’eau et réduire sa consommation de combustibles fossiles.

Le Maroc a misé sur des stratégies sectorielles ciblées pour accompagner ces réformes, accélérer le processus de transformation et de diversification de son économie et par conséquent, créer plus d’emplois. Le Pacte National pour l’Émergence Industrielle, PNEI (2009-2015), qui a pour objectif la redynamisation du secteur industriel et la consolidation de sa compétitivité, constitue ainsi un cadre stratégique important pour lancer des filières industrielles où le Maroc peut se considérer plus compétitif. Dans cette perspective, l’objectif de créer 220 000 emplois nouveaux semblerait réalisable d’ici 2015. Les nouvelles industries de l’aéronautique et de l’automobile présentent ainsi un gisement important de croissance économique et d’innovation pour le Maroc.

(Knowdys Database, avec Perspectives économiques en Afrique et Banque mondiale)