Ouganda: une séduisante réussite économique

(Africa Diligence) Après une année de turbulences, le gouvernement ougandais est parvenu à stabiliser l’économie en 2012, l’inflation ayant reculé de 18.7 % en 2011 à 14.6 %. Depuis, le durcissement des politiques budgétaires et monétaires a permis de maîtriser les soldes budgétaires. Pour les analystes d’Africa Diligence, l’Ouganda est l’un des pays africains les plus séduisants en matière économique, avec un taux moyen de croissance de 7,8 % depuis 2000.

En réunissant les conditions propices à la reprise et à la croissance, la stabilisation de l’économie ougandaise en 2012 a été acquise au prix d’un ralentissement du produit intérieur brut (PIB) à 3.2 % en juin 2012. Selon la Banque mondiale, en 2011, la part de l’industrie dans le PIB, 25.4 % ; la part de l’agriculture dans le PIB, 23.4 %  et la part des services dans le PIB 51.2 %. Par ailleurs, l’Ouganda était classé 126e en 2013 et 132e en 2014 au classement Doing Business (facilité de faire des affaires).

En 2013, les avancées sociales ont été mitigées. Les chiffres indiquent que les enfants de moins de cinq ans mangent mieux avec un recul sensible des taux de mortalité infantile, 54 ‰ (2012). On relève toutefois une progression inquiétante de la prévalence du VIH (estimation haute : 1 500 000 ; estimation basse : 1 300 000) ainsi que des lacunes persistantes dans le système de santé ougandais. Le débat politique a été dominé par la découverte de gisements de pétrole et par plusieurs affaires de corruption impliquant de hauts fonctionnaires. Un cas de corruption se rapportant au programme public destiné au nord du pays a conduit plusieurs donneurs à suspendre l’aide au développement versée à l’État (L’Irlande a même exigé et obtenu le remboursement de 4 millions d’euros versés).

Ces événements interviennent alors que l’Ouganda sort de deux décennies d’expansion économique rapide, le PIB ayant progressé à un rythme annuel moyen de 7.1 % entre 1992 et 2011. Riches et diversifiées, les ressources naturelles pèsent fortement sur l’économie ougandaise, même si leur contribution à la croissance et à la transformation structurelle recule. Toutefois, la récente découverte de réserves pétrolières commercialement rentables dans la région du Graben Albertine, à l’ouest du pays, pourrait offrir à l’Ouganda une occasion unique de transformer ses structures économiques.

Le vrai défi pour l’Ouganda est donc de faire face à une croissance non négligeable mais plus faible que celle des dix dernières années, tout en essayant de redonner confiance aux bailleurs de fonds, après différentes affaires de détournement des aides au développement.

(Avec Perspectives économiques en Afrique, le FMI et la Banque mondiale)