Neshama Sossah fait l’éloge de l’Afrique-Europe

(Africa Diligence) Auteure et éditrice de « stratégies gagnantes de coopération Afrique-Europe », Neshama Sossah soutient que les Africains doivent concevoir et mettre en œuvre des stratégies de développement fondées sur leurs besoins, aspirations, possibilités et non sur des idées reçues en matière de développement.

« C’est la raison pour laquelle, le salut de l’Afrique ne viendra pas de l’extérieur mais d’elle-même, c’est-à-dire de sa capacité à se surpasser mais surtout à s’unir pour l’intérêt général. Si l’Europe a pu se construire, c’est parce que chaque Etat qui la compose a compris l’impérieuse nécessité de s’unir autour de projets communs, de projets fédérateurs. L’intérêt national a cédé la place à l’intérêt supranational.

« La construction de l’Union européenne est un exemple dont les Africains pourraient s’inspirer pour concevoir des stratégies propres à leur histoire et à leur génie créateur dans la construction de l’Union africaine.

« Les Africains ne devraient plus attendre que tout vienne de l’extérieur. C’est à eux-mêmes de concevoir leurs stratégies qu’ils peuvent discuter avec leurs partenaires européens sur des bases non plus imposées, mais voulues concertées et choisies.

« Sans retomber dans le pessimisme ambiant, dans la nostalgie de ce qui aurait pu être fait, dans ce passé glorieux que l’Afrique n’a pas pu maintenir (mais aujourd’hui cette Afrique dit fort qu’elle veut être reconnue à sa juste valeur et qu’elle veut être responsable), concentrons-nous sur ce qui doit être fait. Les vieilles rancœurs, les blessures, les plaies parfois encore béantes et qui sont réelles ne doivent pas empêcher l’Afrique d’aller de l’avant ; de se prendre véritablement en main. En un mot d’être responsable.

« Si la stratégie c’est cet art indiscutable de faire les choses ensemble, l’Afrique doit alors s’unir tout comme l’a fait l’Europe. Mais cette union ne doit pas être que textuelle ni formelle. Elle doit véritablement prendre tout son sens. L’Afrique doit pouvoir peser de tout son poids et Dieu sait qu’elle a du poids. Elle doit reconstruire. Elle se doit de retrouver son âme. La République Démocratique du Congo par exemple, le cœur de l’Afrique, doit pouvoir être un des éléments catalyseurs pour le développement du continent. Il convient donc de l’aider afin qu’elle puisse assumer son rôle.

« Il n’est pas question de mettre l’Europe aux bancs des accusés. On ne construit rien dans la haine et le ressentiment. Il est en revanche urgent qu’un autre type de coopération entre l’Afrique et l’Europe naisse par le biais de ce qui est déjà en place : l’Accord de Cotonou.

« A ce qui pouvait encore en douter, la démocratie, des élections transparentes, la bonne gouvernance nous l’avons vu, sont possible en Afrique.

« Sachons travailler main dans la main afin de faire de ce beau continent un continent de paix, de prospérité, de développement.

« L’Afrique doit dire à ses partenaires européens sans animosité et sans haine qu’un nouveau dialogue est souhaitable. Une nouvelle façon de faire.

« L’Afrique doit dire à ses partenaires qu’elle a compris que la véritable libération se fait par le travail, l’effort, et le haut sens de ses responsabilités.

« Ensemble, tout redeviendra possible ! »

 Neshama & Vanda

BIOGRAPHIE

Edwige Neshama Sossah se présente comme stratège, économiste, politologue et essayiste. D’origine togolaise, elle vit en Belgique. Elle a d’abord participé de manière active avec l’Ambassade de Côte d’Ivoire à Bruxelles aux négociations Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP) Union européenne de 1998 à juin 2000. Elle occupe alors le poste de chargée en communication à l’Ambassade de Côte d’Ivoire. Les différentes conventions de Lomé prenant fin et il fallait négocier un nouveau type de partenariat entre les ACP et l’Union européenne. C’est au Secrétariat ACP où se déroule la majeure partie des réunions. Elle est appelée à travailler avec le Ministre ivoirien Guy-Alain Gauze sur la problématique des produits de base et notamment sur la question du chocolat et des matières autres que le cacao dans le chocolat.

En 1999 toujours dans le cadre des négociations post Lomé, elle est nommée par le Ministre du commerce du Bénin Monsieur Séverin Adjovi médiatrice lors du Sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernements à Saint Domingue afin d’arbitrer l’élection du futur secrétaire général des ACP. Elle participe enfin à la signature de l’Accord de Cotonou au Bénin en juin 2000.

Ensuite, elle s’implique dans la vie communale à Aywaille (Belgique) où elle se présente aux élections communales en 2006. A l’issue de ces élections elle obtient deux mandats. Un premier mandat à l’Agence Locale pour l’Emploi et un deuxième mandat à la CCAT.

En 2007, elle crée son association Vision AfricaEurop. La même année, elle crée sa maison d’édition et publie son premier livre Vers une nouvelle stratégie politique.

Appuyée par son ancien professeur de stratégies à Paris le Général Eric de la Maisonneuve, elle donne sa première conférence en 2008 en Belgique dans les locaux de la maison communale à Aywaille avec pour thème : Afrique-Europe un destin commun ?

En 2010, elle publie son second livre « Stratégies gagnantes de coopération Afrique-Europe ». Edwige Neshama Sossah s’appuie sur la stratégie son maître mot. Elle prône des relations gagnantes entre l’Afrique et l’Europe sans négliger les autres partenaires internationaux. Son livre stratégies gagnantes de coopération Afrique-Europe en est une illustration.

En tant qu’économiste elle met en garde contre les Accords de partenariat économique (APE) qui peuvent être une solution mais pas pour tous les Etats.

En tant que politique, elle insiste sur le poids des décisions politiques pour sortir des crises et notamment lorsque les négociations sont bloquées.

En tant qu’essayiste, elle a publié deux livres.

Source: Edwige Neshama Sossah