Paul Kagame en visite à Paris, mais pas en France

[Africa Diligence] Paul Kagame n’a jamais eu de cesse d’accuser les autorités françaises de complicité dans le génocide rwandais. Chouchou des Etats-Unis et de la Grande Bretagne, le président rwandais est attendu le 27 février 2015 à Paris pour assister à une réunion de l’Unesco. Malgré le dégel des relations diplomatiques entre Paris et Kigali, aucune rencontre n’est prévue avec officiels français.

Il ne s’était pas rendu en France depuis septembre 2011. Le président rwandais, Paul Kagame, est attendu vendredi 27 février à Paris où il assistera à une réunion de l’Unesco (dont le siège se situe dans la capitale française), consacrée aux technologies de l’information et de la communication.

Aucune rencontre n’est prévue avec des responsables politiques français. Il ne s’agit pas d’une visite bilatérale, insiste-t-on à Kigali, mais seulement d’un déplacement à l’Unesco, où le chef de l’État rwandais « copréside la commission sur le haut débit », aux côtés du magnat des télécoms mexicain, Carlos Slim.

Malgré le dégel des relations diplomatiques entre la France et le Rwanda, les tensions subsistent entre les deux pays. Le second accuse régulièrement le premier d’avoir soutenu le gouvernement extrémiste hutu qui avait déclenché les tueries de 1994 ayant fait quelque 800 000 morts, majoritairement parmi les Tutsis. En avril 2014, à l’occasion des commémorations du 20e anniversaire du génocide, auxquelles la France n’avait pas souhaité prendre part, Paul Kagame avait une nouvelle fois fustigé Paris pour sa « participation » aux massacres.

La France a plusieurs fois rejeté ces accusations et martelé que les forces françaises n’avaient fait qu’œuvrer à la protection des populations civiles. En mai 2014, comme le rappelle RFI, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait profité du New York Forum Africa, organisé au Gabon, pour demander au président rwandais « ce qui était précisément reproché à la France pour justifier de telles accusations ». Une requête restée à ce jour lettre morte.

(Avec AD, AFP, A24)