Pour une diplomatie économique cohérente au Maroc

Faisant face à des défis majeurs, la diplomatie économique, pour laquelle la plupart des pays mobilisent des moyens importants, apporte désormais un complément à la diplomatie politique.

Par Latifa Cherkaoui

Ce qui requiert la mise à niveau de l’économie, la prise de mesures nécessaires pour préserver les marchés traditionnels, ouvrir de nouveaux débouchés et attirer les investisseurs et les touristes. Mais il n’en demeure pas moins que le but ultime de toute politique est celui d’améliorer la visibilité du Royaume et de développer, sur cette base, une stratégie devant attirer davantage toutes les forces d’investissements directs, notamment en recherchant une diversité au niveau des partenaires et en utilisant la privatisation, la stabilité politique, l’environnement économique, fiscal et financier, attractifs comme instruments de négociation.

Il s’agit là d’une dimension qui consiste à maximiser les gains que le pays peut retenir de ses relations extérieures. Aussi, la politique étrangère doit intégrer différents aspects dans un ensemble cohérent et partant procéder à une démarche de rupture pour une meilleure stratégie économique de son action. Le discours et la méthode.

L’essentiel est de réaliser des activités de promotion économique sur la base des besoins et des priorités définis sur le plan national. Il est certain que le capital de confiance et de respect dont jouit le Maroc sur la scène internationale constitue le meilleur stimulant pour s’intégrer avec assurance tant dans l’environnement régional qu’international. L’on reconnaît qu’actuellement le développement de la coopération avec les différents organismes onusiens et les institutions internationales spécialisées confèrent à l’économie nationale davantage d’efficacité pour assurer son intégration dans l’économie mondiale et ce, conformément aux orientations définies.

Par ailleurs, les changements qui modifient les relations entre Etats, dans divers domaines, ainsi que la vive concurrence qui prévaut à tous les niveaux, incitent à compter, en premier lieu, sur les capacités propres, qu’elles soient matérielles ou humaines afin de mieux servir le pays et défendre ses intérêts.

C’est dans ce sens que la diplomatie économique se trouve plus impliquée car sa promotion est perçue en tant que confluent important du soutien à la politique de développement.

Dans ce contexte, l’une des priorités les plus impératives de l’action diplomatique réside dans une meilleure coordination des efforts entre les différents cadres de la coopération bilatérale et multilatérale, en vue de favoriser cette intégration de l’économie nationale dans les divers espaces et ensembles économiques régionaux et internationaux.L’une de ces caractéristiques de ce contexte, qui invite à une révision des missions classiques de la diplomatie économique, est le développement des relations d’interdépendance entre les économies. Leur multiplication est l’une des caractéristiques de cette nouvelle ère. Leur origine principale réside dans une croissance mondiale des échanges.

De ce fait, la diplomatie économique pénètre jusqu’au cœur des affaires économiques intérieures relevant du domaine des souverainetés.

Clarifier les missions

Dans le nouveau contexte international, une délimitation du champ et de la portée des fonctions économiques de la diplomatie est indispensable pour les distinguer des autres domaines d’intervention de la diplomatie et par là même clarifier les nouvelles missions des diplomates opérant dans le domaine économique.

Autrefois, la diplomatie économique était une diplomatie commerciale. Celle d’aujourd’hui a changé de nature du fait de la complexité grandissante des relations économiques.

Elle est parvenue à mettre autour de la même table la quasi-totalité des pays (FMI, OMC, …). Ceci pour dire que l’ensemble des dispositifs mis en place pour gérer l’économie mondiale est impressionnant, complet, mieux respecté et mieux sanctionner que dans n’importe quel autre domaine.

Certes, il reste beaucoup à faire même pour ceux qui sont insatisfaits des échanges internationaux. Donc plus de diplomatie économique.