Togo : un système bancaire performant ?

(Africa Diligence) En 2012, le Fonds monétaire international (FMI) estimait les recettes fiscales du Togo à 15,7 % du PIB. Les recettes totales représentaient 23 % du PIB et la masse monétaire était en progression de 11,1 % du crédit intérieur, selon la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Pour les experts en intelligence économiques d’Africa Diligence, la performance du secteur bancaire est due à la participation accrue de l’Etat et de la BCEAO.

Le système bancaire togolais se caractérise par une forte présence étatique et une participation étrangère réduite. Régi par la loi bancaire de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), le secteur bancaire togolais comprend une quinzaine d’institutions bancaires. L’Etat est actionnaire unique notamment à lUnion Togolaise de Banque (UTB), une banque commerciale ; la Banque Togolaise pour le Commerce et l’Industrie (BTCI) et la Banque Togolaise de Développement (BTD) qui sont des banques d’investissement. Ensuite viennent les institutions de crédits qui sont : la Banque Populaire pour l’Epargne et le Crédit et la Banque Régionale de Solidarité (BRS).

En 2012, le gouvernement a privilégié les investissements et l’amélioration du cadre macroéconomique. Malgré des recettes fiscales en hausse (+4,2 % par rapport à 2011), la pression fiscale estimée à 16,9 %, demeure inférieure à la norme communautaire dont le seuil est fixé à 17 % par l’UEMOA.

Par ailleurs, la présence des institutions de regroupement économiques telles que la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), la Banque Sahélo-sahélienne pour l’Investissement et le Commerce (BSIC) ou encore la Banque mondiale (BM) apportent un supplément d’aide à l’économie du pays.

En 2012, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a revu à la baisse ses taux directeurs aux établissements de crédit (9,2 % contre 10,1 % en 2011). Ceci, dans le but d’amener les banques à réduire les taux d’intérêt débiteurs. Ces dispositions contribuent à rendre les crédits moins chers, au profit de l’ensemble des opérateurs économiques : les ménages et les entreprises. Un taux qui va aussi permettre à la BCEAO de contrôler les crédits déjà distribués par les banques, la situation d’ensemble du secteur financier, et d’amener les banques à mieux gérer leurs risques et donc à mieux se gérer. Par ailleurs pour permettre aux banques de disposer de liquidités suffisantes, la Banque Centrale a pris des dispositions pour qu’elles accèdent à de meilleures conditions à ses ressources. Les banques du Togo ne sont pas engagées dans les crédits spéculatifs qui sont à l’origine de la crise, et leurs avoirs auprès des banques étrangères restent modestes.

(Avec la BCEAO et la BAD)