Transparency veut aider Dakar à rapatrier les biens mal acquis

« Nous sommes prêts à aider le gouvernement du Sénégal à rapatrier les biens mal acquis expatriés à l’étranger afin que tous ses biens reviennent au peuple sénégalais » a déclaré Huguette Labelle présidente de Transparency International en visite à Dakar. Diagnostic et traitement.

A l’occasion de cette visite, le coordonnateur du Forum Civil sénégalais, Mamadou Mbodj, a estimé que la corruption a fait perdre au Sénégal 2500 milliards FCFA en 12 ans. Citant les études du professeur Abdoulaye Seck, il affirme que « chaque point de dégradation du score du Sénégal sur l’indice de perception de la corruption équivaut à 1 point de croissance » et il « évalue en valeur absolue à 384 milliards FCFA les fonds dissipés annuellement.»

Au niveau du continent, l’Afrique perd 10 fois plus d’argent – avec la fuite de capitaux vers les paradis fiscaux – qu’elle n’en reçoit chaque année par le biais de l’aide internationale. Le rapport Illicit Financial Flows from Developing Countries: 2000-2008 publié en janvier 2011 par Global Financial Integrity (GFI) a révélé que la fuite des capitaux africains se chiffrait à 854 milliards de dollars entre 1970 sur la période étudiée.

Face à la complexification de la criminalité financière, des acteurs africains comme Knowdys mobilisent plusieurs outils et sources d’informations tels que l’Index sur la corruption de Transparency, les rapports d’évaluations mutuelles du GAFI, Factiva, World check, et d’autres, dont le croisement et le décryptage donne des résultats inespérés aux agences gouvernementales et intergouvernementales ainsi qu’aux juges qui lui font confiance.

Les investigations de Knowdys permettent par ailleurs de mapper l’environnement des personnalités politiquement exposées (PPE) et d’analyser les risques de blanchiment d’argent liés à ce type de clientèle. Une part importante des travaux de Knowdys s’appuie sur les typologies de blanchiment d’argent élaborées par le MROS et le Groupe d’Ermont.

Les premiers retours d’expérience sur les dossiers égyptien et tunisien, un an après la chute de Moubarak et Ben Ali, montre très clairement la contribution décisive des acteurs africains tels que Knowdys dans la récupération des capitaux africains cachés à l’étranger comme nous l’avons montré dans « Les ennemis de l’intelligence économique en Afrique ».

La Rédaction