Kenya : le boom par les matières premières

(Africa Diligence) Avec une économie fortement dépendante du secteur agricole, le Kenya a longtemps surfé sur ses exportations de caféet de thé (premier exportateur mondial de thé avec 95 % de sa production vendue à l’étranger.). La 1ère place occupée par le thé et le café serait en passe d’être ravie par le pétrole dans les années à venir. Les découvertes de gisements de pétrole et de gaz naturel, faites en 2012 dans le nord du pays, boosteraient l’économie. Une sérieuse impulsion qui, de l’avis des spécialistes d’Africa Diligence, ferait du Kenya un pôle d’attraction en Afrique.

Première économie d’Afrique de l’Est, en 2013, le Kenya a enregistré un taux de croissance de plus de 5 %. Cette croissance est fortement dépendante des matières premières dont regorge le pays. En effet, les deux secteurs les plus représentatifs sont l’agriculture et les mines.

Le thé a été introduit en Afrique à la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, les terres rouges du Kenya, au milieu des eucalyptus, produisent quelques-uns des grands crus de la planète comme le Marinyn et le Kéricho, un thé à feuilles entières ou brisées et à pointes dorées. Le Kenya est l’un des rares pays d’Afrique à ne produire pratiquement que des arabicas. Il se place au 2nd rang des producteurs en Afrique, derrière l’Ethiopie. C’est le 18ème producteur mondial et le 6ème producteur africain toutes catégories de café.

Fortement tributaire des conditions climatiques, l’agriculture qui est un pilier de l’économie du pays, a contribué à hauteur de 24,2 % dans le PIB en 2012. Les principales cultures sont le thé et le café. Aujourd’hui, bien que ce soit les cultures de café (production annuelle de 69.000 tonnes type arabica) et du thé qui se taillent la part du lion, on remarque aussi les cultures telles que le maïs (39,7 millions de sacs en 2013), les pommes de terre (2,1 millions de tonnes en 2013), la canne à sucre (13,2 % au premier trimestre 2012) les haricots et le blé. Malgré le recul en 2012 de la production totale de thé en raison des intempéries climatiques (363.037 tonnes contre 367.692 tonnes en 2011), la production de café a plutôt progressé de 29,8 % (passant de 43.206 tonnes à 33.297 tonnes en 2011).

La floriculture, l’une des principales sources de devises, n’a cessé de prendre de l’ampleur dans l’économie kényane ces dernières années, faisant ainsi du Kenya le principal fournisseur de fleurs de l’Europe. Ce secteur, qui se classe parmi les trois principales activités du pays derrière le tourisme et la culture du thé, représente donc aujourd’hui une véritable manne économique. Ainsi, en 2012, le Kenya a exporté 122.000 tonnes de fleurs. Même si l’industrie de la floriculture ne représente que 1,6 % du PIB kényan, elle demeure une source majeure d’emplois avec 1 milliard de dollars de revenus pour le pays. Un demi-million de Kényans en vivent.

D’une manière générale, l’horticulture a rapporté près de 100 milliards de shillings, soit 1,2 milliard de dollars en 2011, selon le Bureau national kenyan des statistiques. Cependant, en dépit du fait que le secteur a gagné de nouveaux marchés en Russie et au Japon, la floriculture au Kenya demeure confrontée à des défis majeurs, dû entre autre à la crise économique dans la zone euro qui a vu la demande pour les fleurs diminuer fortement, indique la même source.

Toujours de janvier à août 2012, le secteur de la transformation laitière s’est contracté de 4,3 %, les livraisons de lait aux usines de transformation totalisant 499 millions de litres (contre 521 millions sur la même période en 2011). Cette baisse s’explique par le temps sec ayant entraîné une pénurie de fourrage sur cette période. Enfin, le Kenya a transformé 523 millions de lait cette année contre 495 millions 200.000 tonnes en 2012.

Le secteur minier compte de nombreuses ressources telles que la soude, le sel, le fluor et l’acier (20 ktonnes en 2011). D’importants gisements de plomb et d’argent ont cependant été découverts près de Mombasa. Bien qu’en expansion, le secteur industriel occupe une place modeste, soit 14,8 % du PIB en 2012.

En 2012, la société britannique de forage Tullow Oil plc et son partenaire Africa Oil Corp ont découvert des gisements de pétrole dans le nord du pays. Après cette découverte de plus d’un demi-milliard de barils de pétrole à Turkana, Nairobi annonce l’identification d’un nouveau gisement de pétrole et de gaz à Lamu, à la frontière avec la Somalie. Tout porte à croire que le Kenya possède de vastes réserves de pétrole, la viabilité commerciale de ces découvertes reste encore à déterminer. L’invitation faite le 22 avril 2014 par le président Uhuru Kenyatta aux investisseurs qataris à signer des accords de partenariat avec son gouvernement pour l’exploration et l’exploitation de pétrole et la production de gaz, augurerait des beaux jours pour le Kenya.

(Knowdys Database, avec Perspectives Economiques en Afrique Afrique Expansion et Star Africa)