Angola : son essor a surpris de nombreux investisseurs

[Africa Diligence] 2ème économie d’Afrique australe, l’Angola enregistre une croissance rapide depuis le retour de la paix. Malgré les difficultés d’adaptation qu’y rencontrent encore les investisseurs étrangers, les opportunités sont aussi multiples que surprenantes et tendent à se diversifier avec le développement des secteurs à haute valeur ajoutée.

Un accès au marché assez complexe au demeurant

Le marché angolais souffre de certains facteurs défavorables qui rendent sa pénétration difficile. Les investisseurs sont confrontés non seulement à des coûts d’entrée élevés mais également à des procédures bureaucratiques lourdes. Pour créer une entreprise en Angola, l’’investisseur doit franchir huit étapes sur une durée de soixante-six jours. D’après le rapport Doing Business de 2015, le coût de création d’une entreprise en Angola représente 123,5% du revenu par habitant. Ce chiffre est prohibitif comparé à la moyenne subsaharienne (56,2%).

La création d’entreprise en Angola tient en huit étapes:

  1. Rechercher un nom d’entreprise unique et récupérer le certificat pertinent
  2. Déposer le capital initial exigé par la loi dans une banque, obtenir des preuves de dépôt et payer les frais d’inscription
  3. Vérifier les documents de l’entreprise au Guiche Unico da Empresa
  4. Obtenir un numéro national d’identification au Guiche Unico da Empresa
  5. Authentifier les documents de l’entreprise, enregistrer la société et payer les frais d’inscription au Guiche Unico da Empresa
  6. Obtenir le permis des opérations commerciales du ministère du Commerce
  7. Légaliser le livre d’inventaire auprès de l’administration fiscale
  8. Légaliser le livre d’inventaire auprès du juge de la cour provinciale ayant juridiction sur la zone du siège de l’entreprise.

En dépit des difficultés d’approche du marché angolais, le pays dispose d’un potentiel diversifié qui le rend nettement plus attractif que ses voisins. Une fois l’investisseur implanté dans le pays, il cherche à profiter de ses nombreux atouts en développant des activités autour de lui.

Un pays doté d’un incroyable potentiel

Riche en hydrocarbures, minéraux, ressources halieutiques et agricoles, et disposant de ressources hydroélectriques considérables, l’Angola est doté d’un incroyable potentiel qui attire de nombreux investisseurs étrangers. Le pétrole reste pour le moment le principal point d’attraction du pays, mais les autorités travaillent à diversifier. L’Angola est désormais le deuxième producteur d’or noir du continent (derrière l’Algérie et devant le Nigeria). Depuis 2013, des investissements ont afflué dans ce secteur, réactivant ainsi les projets d’exploration et de forage. La majorité des IDE en Angola proviennent des Etats-Unis, de la Chine, de la France et des Pays-Bas. Mis à part l’or noir, l’Angola compte également d’autres ressources en quantité importante : gaz, diamant, or, bauxite, uranium, industrie de la pêche et l’agriculture.

Dans l’ensemble, le marché angolais est en croissance exponentielle. La demande est forte dans tous les domaines et le pays est devenu, au fil des ans, un pôle d’attraction pour les travailleurs africains, chinois et européens (principalement les Portugais avec plus de 150.000 travailleurs).

Un cadre institutionnel incitatif

Le cadre juridique et institutionnel angolais s’est progressivement simplifié pour s’adapter à la modernisation de l’économie et aux attentes des entrepreneurs nationaux et étrangers. Conscient de quelques difficultés d’accès au marché local, le gouvernement effectue progressivement des amendements ciblés sur son cadre réglementaire. Dans le but de faciliter les démarches administratives, Luanda a intégré un guichet unique de l’entreprise au sein de l’Agence Nationale de l’Investissement Privé (ANIP). Ce guichet unique assure et concentre en un seul lieu toutes les formalités de création, de modification et de dissolution des entreprises. Cette initiative du gouvernement constitue un premier pas dans la réduction des délais de constitution d’une entreprise dans le pays. En mai 2014, le Parlement angolais a approuvé la loi sur la réduction des frais juridiques applicables à la création de sociétés commerciales dans le cadre des mesures visant l’allègement de la procédure bureaucratique, la réduction des coûts et la promotion de la compétitivité des sociétés nationales. L’Etat angolais est engagé dans plusieurs réformes dans le but de promouvoir le secteur privé. Toutes ces mesures permettront de générer des revenus supplémentaires, de réduire la pauvreté et d’améliorer le climat des affaires.

 (Knowdys Database, avec BM, et AFBD)