Ce qui rend les startups africaines sexy aux yeux des investisseurs étrangers

[Africa Diligence] Nigéria, Afrique du Sud, Kenya, voilà le trio de tête du classement des pays africains où les startups ont attiré de plus de fonds en Afrique, en 2016, selon Partech Ventures. Outre leur exposition de plus en plus accrue à l’intelligence économique et à la due diligence, d’autres facteurs rendent les startups africaines irrésistibles. Lesquels ?

Force est de constater que le continent africain est en train de connaître une véritable ascension dans le domaine de l’informatique. Cette situation se traduit par le nombre sans cesse croissant des jeunes entreprises évoluant dans le domaine des technologies de l’information et de la communication et dont les activités ont permis d’enregistrer beaucoup de succès. Ces succès sont confirmés par le fonds d’investissement Partech Ventures qui, au terme de ses recherches, vient de publier un rapport dans lequel il affirme que durant l’année dernière, les start-ups africaines ont atteint un niveau très élevé en termes de levées de fonds.

L’exploitation du rapport de Partech Ventures montre que 77 % des jeunes entreprises innovantes du continent ont réussi à trouver des investissements pour un montant global de 367 millions de dollars (un record) en 2016. Comparativement à l’année 2015 où les investissements ont été estimés à 276 millions USD, le niveau des investissements en 2016 a connu une nette hausse de 33 %.

D’après les informations obtenues, Partech Ventures s’est uniquement basé sur les levées de fonds dont le montant excède 200 000 USD, car pour lui les investissements dont le montant n’atteint pas ce seuil ne sont pas très faciles à suivre. Le fonds d’investissement intègre également dans sa sélection toutes les jeunes entreprises innovantes et qui arrivent à créer de la valeur ajoutée sur le continent africain, même si le siège social de ces dernières ne se situe pas en Afrique. À titre d’exemple : Flutterwave, société basée aux États-Unis et fondée par un Nigérian, Iyinoluwa Aboyeji, qui offre une plateforme de paiements électroniques en Afrique.

Cette forte croissance des investissements au profit des start-ups africaines montre que les investisseurs internationaux sont de plus en plus intéressés et engagés dans le financement des jeunes pousses surtout s’ils ont l’appui des cabinets d’intelligence économiques locaux. « Nous avons suivi pendant trois ans la dynamique de l’investissement technologique en Afrique, cela afin de mieux comprendre l’écosystème de l’investissement sur le continent. Notre analyse est basée sur des études de marché, des données publiquement disponibles et nos relations de confiance dans le domaine de la technologique », précise-t-on chez Partech Ventures.

La répartition de l’investissement global de 367 millions USD, en 2016, comme le rapporte Partech Ventures se présente comme suit :

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L’exploitation du graphique ci-dessus montre que le Nigeria est en tête du classement, car ses entreprises technologiques ont pu attirer 109 millions USD en 2016. L’Afrique du Sud vient en deuxième position avec près de 96,7 millions en termes d’investissements reçus par les startups du pays. Selon le fonds d’investissement, l’Afrique du Sud a enregistré le plus grand nombre d’opérations avec 28 opérations de levées de fonds (soit 36,4 % du total des opérations de levées de fonds enregistrées). Ce dernier est suivi par le Kenya où les startups ont capté 92,7 millions au terme de 21 opérations de levées de fonds (soit 27,3 % du total). Partech Ventures précise que le Nigeria qui est au-devant de la liste a réussi 13 opérations de levées (16,9 % du total).

Cyril Collon, General partner chez Partech Ventures, soutient que « ces trois pays leaders attirent encore la grande majorité de l’investissement tech sur le continent. Les autres pays, qui sont engagés dans une innovation digitale tout aussi structurante, restent sous-représentés et constituent donc une opportunité encore inexploitée pour les investisseurs ».

Après les pays anglophones, on remarque que les pays de l’Afrique francophone commencent également à être une destination privilégiée des investisseurs. En effet, il ressort des conclusions de Partech Ventures que des pays comme le Rwanda, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Maroc et la Tunisie ont réussi à être financés à hauteur de 37 millions USD soit plus de 10 % du montant total de l’investissement en 2016.

top founded sector

D’après les analystes du fonds d’investissement, les secteurs qui sont le plus concernés par ces investissements sont l’énergie (Offgrid Tech) à l’exclusion des réseaux électriques avec 36.6 % et la finance (Fintech : financial technology) avec 19 %.

Malick Seck (avec Partech Venture et Le Monde)

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