Femmes Chefs d’entreprises Mondiales : cap sur l’Afrique!

(Africa Diligence) Il n’y a pas que les ressources naturelles comme secteur où investir en Afrique. Le continent est un gisement d’opportunités. L’informatique, la finance, l’agroalimentaire, la téléphonie, la métallurgie, les services sont autant de secteurs qui ouvrent les portes aux investisseurs et investisseuses. «Et les femmes peuvent réussir mieux que les hommes puisqu’elles font le business avec plus de cœur».

On l’aura compris. La deuxième journée du 61e Congrès des femmes chefs d’entreprises mondiales (FCEM) a été dédiée à l’investissement. La rencontre dont le groupe Eco-Médias est partenaire est co-organisée localement par l’Association des femmes chefs d’entreprises (AFEM) et a opté pour le thème «Femmes entrepreneurs, des valeurs sûres pour une performance durable». Et le continent africain reste la terre promise pour la croissance.

Pour l’AFEM, le Maroc devrait jouer un rôle prépondérant dans ce mouvement. «C’est justement à travers ce genre de congrès que l’idée d’un hub au Maroc, passerelle entre l’Afrique, l’Europe et les pays du Golfe, devrait être plus confortée», insiste Laila Miyara, présidente de l’AFEM. D’ailleurs, Maroc Export a peaufiné sa stratégie dans ce sens. «Grâce à ses bases de données sur l’Afrique, les contrats de croissance, un soutien financier, on peut exporter à partir du Maroc avec une fiscalité intéressante même pour les sociétés étrangères», souligne Zahra Maârifi, directrice de Maroc Export.

La Princesse Meryem au FCEM World Congress de Marrakech

Après avoir connu des changements majeurs, l’Afrique est même devenue aujourd’hui une destination clé pour les investissements directs étrangers (IDE). C’est que les économies et les sociétés de la région de l’Afrique du Nord subissent une transition profonde que les investisseurs étrangers ne peuvent ignorer. C’est même l’un des exemples les plus intéressants de croissance à travers le monde, avec un potentiel de rendements exceptionnels dans un environnement d’investissement accueillant.

 La première force du continent est d’abord sa population, insiste Guy Gweth, expert en intelligence économique et spécialiste de l’Afrique subsaharienne. 340 millions d’Africains appartiennent à la classe moyenne et le continent devrait connaître une croissance de la consommation de plus de 60% à l’horizon 2020, selon la Banque mondiale. Mais attention aux clichés. «Et les investisseuses doivent s’adapter aux spécificités des uns et des autres en dehors de tous préjugés, stéréotypes ou généralisation». Car, si l’Afrique est aux yeux des milieux d’affaires un gisement d’opportunités, il y a encore des embûches comme le déficit d’infrastructures ou encore la corruption qui continue de miner le continent. Les réalités varient d’un pays à l’autre, mais la corruption pèse 20% du PIB africain, rappelle Guy Gweth (ci-dessous en image).

Guy Gweth, CEO de Knowdys, intervenant au FCEM World Congress de Marrakech

Et tout comme pour l’Afrique, les investisseuses doivent se débarrasser des anciennes perceptions pour les pays du Golfe. En effet, la femme est présente dans plusieurs secteurs de l’économie et est devenue un partenaire clé de développement. «Elle a relevé le défi et pris les risques pour se lancer dans le marché du travail et n’est plus la femme intéressée uniquement par le shopping comme on aime à la présenter», tient à préciser Hissa Abdulla Al Salem Al Sabah, présidente du Conseil des femmes d’affaires arabes.

Au Congrès de la FCEM, des femmes d’exception, qui ont marqué le paysage économique, politique et social de leurs pays, étaient là pour donner une autre image du Golfe. Leurs objectifs est de créer des réseaux entre femmes entrepreneurs du Golfe et d’Afrique, comme tient à souligner Sheikha Hind Bent Salmane Al Khalifa du Bahrein (ci-dessous à gauche). Parmi ces femmes d’exception, Maddaoui Al Hassoun, la première dame du Conseil d’administration de la Chambre de commerce et d’industrie de l’Arabie Saoudite.

Femmes Chefs d'Entreprises du Golfe

Dans son pays, les choses changent graduellement, dit-elle. La participation de la femme saoudienne dans le monde du travail est passée de 8.000 femmes en 1990 à 12.000 en 2010. Près de 100.000 projets sont gérés par les femmes avec une enveloppe de 8 milliards USD. «Malgré les difficultés liées à la liberté des femmes en Arabie Saoudite, les investissements menés par ces dernières ont atteint 20% des projets du Royaume. Ce qui représente une sérieuse avancée comparée aux années 1970», explique Al Hassoun.

Badra BERRISSOULE