L’Allemagne met ses entreprises en garde contre l’espionnage

Un rapport des services de renseignements allemands met en garde les entreprises contre les espions venus de Chine et de Russie.


Les entreprises allemandes sont de plus en plus menacées par l’espionnage industriel. Dans leur rapport 2007 rendu public la semaine dernière, les services de renseignements intérieurs allemands mettent en garde les multinationales comme les petites et moyennes entreprises (PME). Pour espionner une entreprise, il suffit d’un stagiaire zélé. La Russie et la Chine sont expertes dans l’envoi de taupes «non professionnelles». «Nous remarquons l’existence d’efforts grandissants pour se procurer du savoir-faire venu d’Allemagne de façon illégale», a précisé le président des services de renseignements intérieurs, Heinz Fromm.

Deux catégories de pays s’intéressent au savoir allemand. Les États dont le développement industriel est déjà abouti sont à la recherche d’informations concernant les stratégies économiques. Les autres, plus en retard sur le plan technologique, veulent connaître les secrets des produits. Stagiaires, étudiants, scientifiques et espions classiques sont mis à contribution. Les nouvelles technologies gagnent également du terrain. «Les attaques sur Internet représentent actuellement la menace la plus dangereuse», souligne le rapport des services allemands. Selon les experts, «la plupart des agressions électroniques détectées en ce moment prennent leur source en Chine », premier partenaire de l’Allemagne en Asie.

Parmi les secteurs touchés, l’automobile figure en bonne place. Les énergies renouvelables, les technologies de la communication ou encore la chimie sont également dans le collimateur «des services secrets étrangers et aussi des entreprises concurrentes», indique le rapport des services secrets allemands. Prétextant un nombre incertain de cas, les autorités fédérales se refusent à chiffrer l’ampleur du phénomène. Les estimations des experts sont variables. Dans l’ensemble, ils évaluent les dommages subis par les entreprises du pays plus de vingt milliards d’euros par an.

Source: Le Figaro