Z10, fleuron de Blackberry, peut-il vaincre ses concurrents?

[Africa Diligence] Le canadien compte sur deux modèles de téléphone BlackBerry 10 pour se rapprocher et faire oublier ses deux principaux concurrents : Samsung et Apple. La bataille promet d’être rude. La société Research in Motion s’appellera désormais: Blackberry.

BlackBerry a fait les choses en grand pour le lancement de ce qui est souvent présenté comme sa «dernière chance». Une grande conférence de presse à New York retransmise en directe à Paris, Londres, Dubaï et Johannesbourg. Il fallait bien cela pour tenter de redonner une impulsion à une marque en perte de vitesse.

Le groupe a d’ailleurs choisi de changer de nom. Il abandonne Research In Motion (RIM) au profit du seul nom de ses smartphones: BlackBerry, un moyen de gagner en visibilité, mais aussi un signe de l’affaiblissement de sa notoriété. «Nous avons modifié notre business, notre marque, mais aussi notre façon de communiquer», a souligné Thorsten Heins, PDG de RIM depuis un an, qui décrit ces derniers mois «comme son plus grand défi».

Et pour cause, si BlackBerry dispose encore de plus de 80 millions d’utilisateurs dans le monde, cela le place très loin de ses rivaux Apple et Samsung, qui ont respectivement vendu 135 et 213 millions de smartphones sur la seule année 2012. Le canadien cherche à prendre la place du «troisième homme» dans un marché dominé par les solutions d’Apple et de Google (Android), rôle que lui dispute Microsoft avec Windows Phone 8.

Pour parvenir à ses fins, BlackBerry lance deux nouveaux terminaux, et surtout un nouveau système d’exploitation BlackBerry 10. Le canadien vise une clientèle définie comme «hyper connectée socialement et qui cherche un équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle, le tout avec un seul appareil». Avec son nouveau système d’exploitation, le canadien cherche à devenir un leader pour toutes les connexions Internet, aussi bien à la maison, dans un cadre professionnel que dans une voiture.

Deux nouveaux terminaux

Pour l’heure, le groupe lance deux smartphones: le BlackBerry Z10, totalement tactile, et le BlackBerry Q10 qui dispose du traditionnel clavier de la marque. Le groupe n’a en effet pas voulu prendre le risque de rompre le lien l’unissant encore avec ses clients les plus attachés au clavier physique, qui lui a assuré les premiers succès. BlackBerry a apporté un soin tout particulier au clavier tactile. Il dispose d’un mode de saisie très intuitif. Il est non seulement doté d’un correcteur d’orthographe efficace, mais en plus celui-ci adapte les propositions au contexte.

Autre atout, ces nouveaux smartphones facilitent la réalisation de plusieurs tâches en même temps. Il est par exemple possible de regarder un film et de lire ses e-mails. Les adolescents apprécieront sans doute le système de messagerie BBM qui autorise désormais des conversations vidéo et qui permet l’envoi de documents.

Enfin, les grands utilisateurs d’applications ne seront pas complètement démunis, 70.000 applications sont disponibles sur BlackBerry10, tandis qu’Apple en revendique plus de 800.000. «Pour un début, c’est bien», tempère Didier Krainc, le patron d’IDC France, qui précise qu’il «faudra rapidement monter en puissance. BlackBerry10 a beaucoup d’atouts, il en aura besoin!».

Le groupe explique disposer des principales applications mondiales, comme Skype ou Facebook, mais aussi locales (comme celle du Figaro). En France, le BlackBerry sera disponible dès février 2013 avec les formules 4G de Bouygues Telecom, Orange, SFR et Virgin Mobile. Bouygues Telecom a déjà précisé le prix: 99,90 euros, avec un abonnement Eden.

Le titre ne valait mardi soir que 13,78 dollars à la Bourse de New York (il a chuté de 12% sur la journée), contre un record de 144 dollars en 2008. Les analystes de la Société Générale ont notamment noté que le fait que le Z10 n’arrive que mi-mars aux États-Unis «risque de dissiper l’enthousiasme suscité par le lancement, alors que (ce pays) constitue un marché-clé pour BlackBerry».

(Avec AFP)