Africains, arrêtez l’exportation de produits bruts low cost!

Africa Diligence] Les dirigeants africains doivent s’assurer que le continent bénéficie des avantages tirés de l’exploitation des ressources naturelles du continent par des conglomérats étrangers, a déclaré le 25/01/13 à Addis-Abeba, en Éthiopie, un représentant de la Commission économique de l’ONU pour l’Afrique (CEA). Il faut stopper l’exportation de produits bruts moins chers!

« Les grandes entreprises des pays industrialisés extraient des ressources minérales de l’Afrique, mais leurs activités n’ont pas de lien avec l’économie nationale », a indiqué Adam Elhiraika, chef de la Section de l’analyse macro-économique de la CEA.

M. Elhiraika a déclaré aux journalistes lors du lancement régional de la situation et perspectives de l’économie mondiale 2013 (WESP) que les pays africains ne peuvent compter ni sur les agences de l’ONU ni sur le monde extérieur pour s’assurer que les avantages accumulés à partir de leurs ressources minérales et autres ressources naturelles se reflètent dans l’amélioration des conditions de vie de leur peuple.

Le responsable a appelé les gouvernements africains à arrêter la production et l’exportation de produits bruts à bas prix.

« Nous leur demandons de transformer les matières premières car de cette façon nous pouvons diversifier les économies africaines, créer plus d’emplois pour les Africains et accroître le commerce intra-régional qui finira par réduire la vulnérabilité du continent aux chocs extérieurs », a déclaré Elhiraika.

Les pays émergents atténueront la crise

Selon la WESP, l’Afrique va défier le ralentissement économique mondial en 2013 et selon les prévisions la plupart des pays afficheront une croissance beaucoup plus forte que la moyenne mondiale.

« Malgré le ralentissement économique mondial, le taux de croissance économique de l’Afrique (hors Libye) verra un rebond visible à 4,5 pour cent en 2013, comparativement à 3,4 pour cent en 2012. La tendance à la hausse devrait se poursuivre en 2014, avec une croissance de 5,0 pour cent », note le rapport annuel élaboré conjointement par le Département des affaires économiques et sociales, la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) et les cinq commissions régionales de l’ONU.

Selon la WESP, l’augmentation des liens commerciaux et d’investissement entre l’Afrique et les économies émergentes et en développement est susceptible d’atténuer l’impact des chocs négatifs émanant de la récession en Europe.

L’accroissement de la diversification dans les services, les télécommunications, la construction et d’autres secteurs non primaires, notamment la fabrication, contribuent également aux perspectives de croissance positive de l’Afrique à moyen terme.

Le cadeau empoisonné du pétrole

Le rapport souligne que la découverte récente de pétrole dans certains pays africains, si elle est bien gérée, pourrait présenter des opportunités uniques de croissance accélérée et de développement.

Bien que les pays exportateurs de pétrole semblent avoir mieux réussi en termes de croissance du revenu moyen que les pays non-exportateurs de pétrole, le rapport a noté que la croissance relativement élevée dans l’ensemble des pays exportateurs de pétrole n’a pas donné les résultats escomptés.

« Les énormes revenus du pétrole n’ont pas stimulé de manière quantifiable le PIB par habitant dans de nombreux pays », a indiqué le rapport, citant l’exemple du Nigeria, qui a exporté 700 milliards de dollars de pétrole entre 1980 et 2010 — et dont le PIB par habitant est à peine au-dessus de la moyenne africaine.

Malgré le fait qu’elle ait un des plus hauts PIB par habitant en Afrique, la Guinée équatoriale est toujours classée 137e dans l’Indice de développement humain des Nations unies, tandis que le Kenya, avec un revenu par habitant inférieur à un dixième de celui de la Guinée équatoriale, est classé 143e.

« Cela met en évidence la mauvaise gestion ou la concentration significative de la richesse pétrolière », indique le rapport.

En 2012, le Kenya est devenu le dernier pays à enregistrer de nouvelles découvertes de pétrole en Afrique, à la suite des découvertes annoncées précédemment au Ghana, en Sierra Leone et en Ouganda.

TEM. RE