Les 04 lignes ferrées prioritaires de Yaoundé

Les acteurs camerounais de l’intelligence économique joueront un rôle déterminant sur le marché très compétitif des « quatre lignes de chemin de fer prioritaires » décidé par Yaoundé.

En marge d’un plan directeur ferroviaire national présenté le 03 février 2012 à Yaoundé et visant à améliorer le réseau actuel long seulement d’un millier de kilomètres, le gouvernement camerounais envisage de construire 4 lignes de chemin de fer prioritaires à court terme. Ultra compétitif, ce chantier d’un coût d’environ 17 milliards USD impliquera les acteurs locaux de l’intelligence économique.

Usé par quatre décennies d’exploitation et aux normes dépassées, le réseau actuel relie le sud et le nord du Cameroun. A l’étude depuis 2009, le nouveau tracé sera encré dans les standards modernes avec un rail de 50 kg et un écartement de 1,435 cm, selon les experts du ministère camerounais de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire.

« Ces caractéristiques faciliteront l’acquisition des équipements mobiles (locomotives, wagons) et un système de signalisation adapté au réseau de fibre optique (télésignalisation) ; ce qui laisse espérer sur ce linéaire une vitesse comprise entre 170 et 150 km/h sur les trains de voyageurs ; entre 90 km et 70 km/ h pour les trains de marchandises », souligne une note d’information de ce ministère.

Pour le ministre de l’économie, Emmanuel Nganou Djoumessi, « la mise en œuvre d’un chemin de fer moderne dans notre pays emporte par l’exploitation de nos ressources naturelles, l’optimisation des coûts grâce au renforcement de notre secteur secondaire ; c’est un défi. Ensemble, nous le relèverons ».

« En conséquence, nos minerais de fer seront aisément exploités grâce au nouveau chemin de fer ; la mise en place d’une industrie sidérurgique pour la production locale de l’acier facilitera l’essor du secteur des infrastructures en général », a-t-il ajouté.

L’objectif global est de faciliter l’essor industriel du Cameroun et d’asseoir la compétitivité de l’économie de ce pays d’Afrique centrale. Quatre lignes sont prévues pour la phase initiale dont les faisabilités des itinéraires devraient être bouclées en fin 2012, afin que l’année 2013 soit consacrée aux dispositions conformes au démarrage des travaux.

D’une distance de 907,5 km, le tronçon Ngaoundéré-Bertoua- Douala (entre le nord et le sud) comporte un coût de 4.545,195 milliards de francs CFA. Du gisement de fer de Mbalam (est) à Lolabè (où est construit, près de la ville balnéaire Kribi, dans le sud, un port en eau profonde), un tracé de 602,6 km est envisagé pour un investissement de 3.109,390 milliards de francs CFA.

Entre Douala, la métropole économique, et Limbe, ville balnéaire du sud-ouest non moins industrielle, une ligne de 73,5 km est prévue pour un coût de 340.967 milliards de francs CFA, tandis que 468. 708 milliards de francs CFA entendent être mobilisés pour Edéa et Kribi par un chemin de fer de 136 km.

A part Ngaoundéré-Bertoua-Douala à 150 km/h, les trois autres tronçons devront être parcourus à 120 km/h. Pour certains d’entre eux comme Mbalam-Lolabè, le principe de double voie est annoncé. De l’avis des responsables du ministère de l’économie, les coûts déclarés intègrent à la fois les travaux de construction de ce réseau ferroviaire et l’acquisition des équipements.

D’une estimation globale de 14.976,50 milliards de francs CFA, huit autres projets de moyen terme sont au menu, avec pour objectif cette fois de densifier le réseau national de l’est à l’ouest et du nord au sud. Des interconnexions avec les pays voisins (Tchad, Centrafrique, Congo, République démocratique du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Nigeria, Angola) sont au programme.

AD (avec Xinhua)