L’Afrique du Sud a un bon déficit commercial

Puissance économique dépendante de ses importations de pétrole, l’Afrique du Sud a enregistré en 2011 un déficit commercial de 15,1 milliards de Rands (près de 1,5 milliard €), selon des chiffres officiels provisoires obtenus de Johannesburg le 1er février 2012. Ce chiffre est paradoxalement une bonne nouvelle pour les analystes car il reflète une accélération de l’activité économique dans le pays.

« L’importance du déficit suit assez directement le niveau de la croissance » locale, a en effet expliqué à l’AFP un dirigeant de SARS, Andrew Fischer. Plus l’activité est forte, plus le déficit se creuse : durant les années 2006, 2007 et 2008, le déficit commercial a ainsi frôlé les 70 milliards de Rands par an.

La balance commerciale de l’Afrique du Sud est structurellement déficitaire, sauf l’année 2010, marquée par un très léger excédent témoignant de la lenteur de la reprise après la récession de 2009.

De janvier à décembre 2011, les importations sud-africaines ont augmenté de 23,5% à 722,6 milliards de Rands (près de 71 milliards d’euros), selon les chiffres provisoires de l’agence nationale des recettes publiques (SARS).

Les exportations ont également accéléré, mais moins vite : +19,9% à 707,5 milliards de Rands (69,5 milliards d’euros).

Les produits pétroliers et le fioul sont le premier poste d’importation pour l’Afrique du Sud, dont les données officielles font aussi apparaître les téléphones portables au hit-parade des dix produits les plus importés.

« Nous n’avons pas de pétrole, c’est donc une composante majeure », a souligné M. Fischer. « Il y a aussi des pièces détachées automobile, des véhicules, des téléviseurs et des ordinateurs parmi les principaux produits importés », a-t-il ajouté.

De leur côté, les exportations de l’Afrique du Sud sont tirées par ses produits miniers : or, charbon, platine, fer. « Mais les produits manufacturés jouent aussi un rôle », a souligné M. Fischer, rappelant que l’Afrique du Sud exporte notamment des voitures vers les Etats-Unis.

Par zone, la région Asie (qui inclut aussi le Proche et Moyen-orient dans la présentation nationale officielle) est le premier partenaire commercial de l’Afrique du Sud (45% des importations en 2011 et 35% de ses exportations).

Les échanges avec l’Inde et la Chine ont littéralement explosé en cinq ans, selon les données officielles.

Viennent ensuite l’Europe (près de 33% des importations en 2011 et 26% des exportations) devant l’Afrique (respectivement 7,5% à l’import et 15% à l’export). Embryonnaire, le commerce entre pays africains est plombé par un manque d’infrastructures, des contraintes douanières et des politiques tournées vers l’extérieur du continent.

AD (avec AWP/AFP)