La croissance malienne accro aux matières premières

[Africa Diligence] L’économie malienne – 5% en 2013 et 6,7% en 2014 – est relativement peu diversifiée, vulnérable aux aléas climatiques et aux chocs exogènes. Le secteur primaire constitue 36% du PIB grâce aux cultures vivrières, à la production de coton et à l’élevage. Le secteur secondaire, 25,3% du PIB, est quant à lui porté par l’industrie aurifère dont les exportations représentent près de 20% du PIB.

Le secteur primaire – Le secteur primaire constitue 36% du PIB grâce aux cultures vivrières, à la production de coton et à l’élevage. Le niveau de la production agricole atteint pour la campagne 2013-2014 a entrainé une croissance de 7,3% PIB contre 14,2% pour le PIB agricole. Son taux de réalisation était de 76% et une baisse de 14% par rapport à 2012-2013. Les causes de cette baisse des productions sont : i) l’irrégularité et la mauvaise répartition des pluies ayant entrainé des pertes de récoltes et, ii) la réduction des superficies cultivées à cause de l’insécurité dans les régions Nord du pays. Toutefois du bilan de cette campagne agricole 2013-2014 affichait :

La production céréalière était évaluée à 4 869 723 tonnes, en légère baisse de 0,6% par rapport à la campagne agricole 2012-2013, mais en hausse de 15,3% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes. Le riz a une production de 305 382 tonnes. Le mil enregistre une production de 1 078 570 tonnes. Le sorgho blanc a une production de 1 427 747 tonnes. Le sorgho rouge enregistre une production de 452 718 tonnes. Le maïs connaît une production de 1 585 418 tonnes. Le fonio a une production de 19 887 tonnes.

La production des cultures de rente estimée à 1 274 367 tonnes, a connu une hausse de 22,2% par rapport à la campagne passée. L’arachide a une production de 349 688 tonnes, en hausse de 12,5%. Le coton enregistre 766 221 tonnes, en hausse de 26,2%. Le soja affiche 21 773 tonnes, en baisse de 10,4%. Le sésame a une production de 136 686 tonnes, en hausse de 36,0%.

La production des autres cultures vivrières était estimée à 915 485 tonnes, soit une hausse de 5,3% : Igname (91 577 tonnes, en baisse de 19,2%) ; Niébé (599 804 tonnes, en quasi stabilité de +0,2%) ; Patate (167 550 tonnes, en forte hausse de 80,5%) et Voandzou (56 555 tonnes, en baisse de 13,1%)

La mise en œuvre du plan de la campagne agricole 2014-2015 se traduira par la production de 7 180 404 tonnes de céréales, de 600 000 tonnes de coton, 3 250 tonnes de lait, 65 000 tonnes de viandes contrôlées, de 453 millions d’œufs, de 357 000 unités de cuir et 1 million de tonnes de peau et la production de 85 000 tonnes de poisson, pour un impact financier attendu d’environ 108,4 milliards de Fcfa.

Le secteur secondaire – Le secteur secondaire qui représente 25,3% du PIB. Le Mali regorge d’une diversité de substances minérales. Il n’y a pas que le pétrole. Il y a de l’or, du diamant, du manganèse, du fer, de l’uranium… qui reste encore inexploitée ou sous-exploitée

Le secteur pétrolier et gazier est encore embryonnaire. En effet depuis 2013 des progrès réalisés dans les travaux de recherche du gaz et du pétrole ont été enregistré. La société PETROMA, avait dans le village de Bourakebougou situé à 60 km de Bamako entamé des explorations. Le projet de recherche pétrolière et gazière avait mis à jour de l’hydrogène à 98%, qui peut être transformé en électricité selon la méthode plug and play (brancher et s’amuser). Les premières évaluations faisaient état de 1,7 milliards de pieds carrés de gaz sous forme d’hydrogène gazeux.

Le secteur minier, est porté par l’industrie aurifère dont les exportations représentent près de 20% du PIB. Troisième producteur d’or du continent après l’Afrique du Sud et le Ghana, avec 67,4 tonnes du métal jaune extraites en 2013, le Mali titre plus de 7% de son PIB de l’industrie aurifère. Selon l’agence Reuters neuf sociétés minières, dont Randgold Resources, AngloGold Ashanti et Resolute Mining ont actuellement des opérations dans le pays dont les réserves sont estimées à 609 tonnes en 2014. Selon le ministre de l’Industrie et des mines, Boubou Cissé, des indices d’or ont été découvertes dans les zones du Gourma (orientale et occidentale), la zone d’Ansongo jusqu’à la frontière du Niger et, à In Darset dans la région de Kidal. D’ici la fin de l’année 2015, au moins deux autres mines entreront en exploitation. En 2014, il est prévu une production de 46 tonnes. L’or constitue le principal produit d’exportation (environ 75% des recettes d’exportation en valeur en 2012 et les revenus tirés de l’or représentent quelque 25% du PIB). Les réserves du pays sont estimées à 609 tonnes en 2014.

En somme, la consolidation de la croissance est tributaire de la diversification de l’économie. Le développement du secteur agricole intégrant des mécanismes d’irrigation, permettra de réduire la vulnérabilité du pays aux aléas climatiques.

(Knowdys Database, avec Banque mondiale et Perspectives économiques en Afrique)