La route de l’intégration africaine sera « livrée en 2017 »

[Africa Diligence] Ce projet exceptionnel qui relie Alger à Lagos porte en lui l’espoir d’une réelle intégration africaine par la route. D’une importance capitale tant pour l’Algérie que pour le reste du continent, les travaux de cette Transsaharienne seront achevés en 2017 si l’on en croit Abdelkader Kadi, le ministre algérien des Travaux publics.

«La route Transsaharienne a une très grande importance dans la promotion des échanges commerciaux entre les pays africains» a déclaré, le 27 avril 2015, Abdelkader Kadi, ministre des Travaux publics, à l’occasion de la tenue de la 62ème session du Comité de liaison de la route Transsaharienne en présence de représentants des pays membres du comité, à savoir le Mali, le Niger, le Nigeria, le Tchad et la Tunisie, ainsi que des représentants d’institutions financières nationales et internationales, et les ambassadeurs des pays concernés par ce projet.

S’inscrivant en droite ligne de la démarche de redéploiement de l’Algérie à l’échelle africaine, notamment depuis la nomination de M. Lamamra à la tête des Affaires étrangères, ce projet de route allant d’Alger jusqu’à Lagos va être, selon le ministre des Travaux publics, l’un des axes principaux autour desquels se cristallisera l’intégration économique africaine tant souhaitée par nombre de pays.

«Pour mener à terme ce projet, il faut un moteur et l’Algérie joue très bien ce rôle» s’est enorgueilli Abdelkader Kadi. Les travaux de ce projet sont cependant toujours en cours, car, en plus de la réalisation de la route de l’Unité africaine, il s’agit de la relier aux principaux pôles économiques des pays qu’elle traverse.

En effet, après le dernier tronçon de la Transsaharienne reliant Tamanrasset à In Guezzam (415km) inauguré par le président Bouteflika en 2011, de grandes actions ont été engagées par les autorités algériennes sur cette route afin de lui conférer un statut d’autoroute Nord-Sud sur un itinéraire totalisant 846 km et traversant successivement les wilayas de Blida, Médéa, Djelfa, Laghouat et Ghardaïa dont la partie la plus difficile, de l’aveu du ministre des Travaux publics, à savoir le tronçon Chiffa-Berrouaghia, est en cours de réalisation.

«D’autres travaux, dont le raccordement direct de la Transsaharienne à la pénétrante autoroutière reliant le port de Djedjen à l’autoroute Est-Ouest sur 110 km sont aussi en cours de réalisation» a déclaré également le ministre des Travaux publics avant de préciser que «vers le Sud, le lancement des travaux de la 1ère tranche sur 200 km de la liaison Silet-Timiaouine (frontière du Mali) qui s’étale sur 395 km, permettra sans nul doute d’achever la route Transsaharienne vers 2017 sur tout le territoire algérien».

Pour rappel, la route Transsaharienne, baptisée «route de l’Unité africaine», constitue la plus ancienne des routes transafricaines. Retenue comme projet prioritaire dans le cadre du programme du Nepad, elle est considérée comme le vecteur essentiel du développement économique et social, de l’amélioration des conditions de vie, du développement, de la stabilité et de la paix auxquels aspirent les populations des pays traversés par cette route, ainsi que de tout le continent africain. Ce projet, dont le moteur est l’Algérie, donnera certainement du sens à la politique de reconquête de l’Afrique mais plus il tarde, plus l’Afrique s’éloigne d’Alger.

Par ailleurs, évoquant le projet de l’autoroute Est-Ouest dont la réalisation a enregistré des retards énormes, Abdelkader Kadi a fait savoir qu’il ne lui reste que 84 km et que dès que les problèmes de djebel Ouahch seront réglés, elle sera livrée.

(Avec Amar Ingrachen)