Le marché du théâtre africain enfin prêt à entrer en scène

[Africa Diligence] Né de la XIIIème édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), « le marché africain de théâtre » montera sur scène en novembre 2016. But visé : garantir « la fluidité de la circulation du théâtre dans les différents pays africains » selon Lassaad Jamoussi, directeur des Journées théâtrales de Carthage à Tunis.

C’est le fruit de la réunion tenue le 28 mars 2016 à l’hôtel Koffi 1er par les directeurs réunis depuis à Cotonou, au Bénin, dans le cadre du Fitheb 2016. Entre autres : Dine Alougbine (festival migration), Eric-Hector Hounkpê (Fitheb), Gaston Eguédji (Fiesthand) et Jean-Paul Amoussou (Ris au gras) du Bénin, les Burkinabè Hamadou Mandé (Fithmo) et Alain Hema (La ruche) ; Zié Coulibaly (Masa) et Delphine Yoboé (Fitha) venus de la Côte d’Ivoire ; Léonard Yakanou (Festef) et Luc Alanda Koubidina (Zedeka) d’origine togolaise et le Tunisien Lassaad Jamoussi (Journées théâtrales de Carthage).

A cette occasion, les directeurs programmeurs réunis ont réfléchi à la création d’un véritable marché africain de théâtre. Conscients du fait qu’il y a déjà eu des réunions du même genre, ils se sont inscrits dans du concret avec des propositions précises et des échéances, se réjouit Alain Hema, directeur du Festival international, la Ruche, qui pense que c’est à l’actif du Fitheb. « Ici, nous sommes partis sur des éléments très concrets. Nous avons une échéance, le 16 novembre 2016. Je pense que de ce point de vue, le Fitheb a gagné en réunissant ces directeurs d’événement avec quelqu’un qui nous propose immédiatement un moment de rencontre qu’il va inscrire comme activité de son événement, les Journées théâtrales de Carthage ». Alors, ils y seront tous en novembre prochain.

 « Ce marché africain de théâtre va favoriser la circulation des créations théâtrales non seulement pendant les festivals de chaque pays mais en dehors des festivals de manière à ce que nous ne soyons pas limités à un marché européen ou un marché de quelques festivals à vocation folklorique de telle ou telle orientation », a déclaré le Tunisien Lassaad Jamoussi, directeur des Journées théâtrales de Carthage.

 « Nous venons de terminer la rencontre des directeurs de Festivals en Afrique. C’est un événement pour moi très important parce que nous étions motivés par ce moment d’échanges puisqu’il y a par le passé un certain nombre de tentatives, d’essais pour créer un réseau inter-africain qui permet la fluidité de la circulation du théâtre dans les différents pays africains », a-t-il expliqué, soulignant la nécessité de la création d’un marché africain de théâtre.

« Aujourd’hui, nous nous sommes assis autour d’une table, et nous avons constaté que ces différents réseaux qui ont été créés n’ont pas véritablement fonctionné comme il était nécessaire. Et on a essayé de comprendre le pourquoi du comment et nous nous sommes engagés ensemble pour que nous nous agissions chacun de son côté pour que dans chaque grand festival de théâtre africain, il y ait un événement qui permet la rencontre de tous les directeurs de festival africain », a-t-il souligné. Il a indiqué que la prochaine rencontre des directeurs des festivals africains se fera à Tunis au mois de novembre prochain, à l’occasion des Journées théâtrales de Carthage.

« Tous les directeurs de festivals africains seront présents pour qu’on organise une matinée de réflexions sur les modalités pratiques de la circulation de la création théâtrale et artistique de manière générale dans tous les arts de la scène et les autres formes de manifestations théâtrales dans le monde africain », a-t-il précisé.

Propos de Lassaad Jamoussi à l’issue de la rencontre

« Nous venons de terminer la rencontre des Directeurs de Festivals en Afrique. C’est un événement pour moi très important parce que nous étions motivés par ce moment d’échanges puisqu’il y a par le passé un certain nombre de tentative, d’essai pour créer un réseau inter africain qui permet la fluidité de la circulation du théâtre dans les différents pays africains. Aujourd’hui, nous nous sommes assis autour d’une table, et nous avons constaté que ces différents réseaux qui ont été créés n’ont pas véritablement fonctionné comme il était nécessaire. Et on a essayé de comprendre le pourquoi du comment et nous nous sommes engagés ensemble pour que nous nous agissions chacun de son côté pour que dans chaque grand festival de théâtre africain, il y ait un événement qui permet la rencontre de tous les Directeurs de festival africain. Donc le prochain se fera à Tunis au mois de novembre à l’occasion des Journées théâtrales de Carthage. Tous les Directeurs de festivals africains seront présents pour qu’on organise une matinée de réflexions sur les modalités pratiques de la circulation de la création théâtrale et artistique de manière générale dans tous les arts de la scène et les autres formes de manifestations théâtrales dans le monde africain. La perspective, c’est comment se donner les moyens, et créer les moyens, comment être force de proposition de la construction d’un marché africain de théâtre. D’abord il y a eu déjà quelques initiatives heureuses de créations collectives, de coproductions entre différents pays. A l’ouverture des Journées théâtrales de Carthage, il va y avoir une coproduction africaine. Deuxièmement, favoriser la circulation des créations théâtrales non seulement pendant les festivals de chaque pays mais en dehors des festivals de manière à ce que nous ne soyons pas limiter à un marché européen ou un marché de quelques festivals à vocation folklorique de telle ou telle orientation. Mais il faudrait que nous assurions au maximum les échanges sud-sud. Donc nous allons nous donner les moyens de le faire. Nous avons inscrit cela dans l’axe du temps et l’axe d’espace, à Tunis en novembre. Et puis par la suite, le Directeur du Festival qui se tiendra après novembre, prendra la relève pour organiser également une rencontre de manière à ce que nous établissions un calendrier concret d’actions concertées de circulation de diffusion des spectacles et que nous arrivions véritablement à développer les relations et la circulation, le dialogue culturel dans cette belle Afrique, notre beau continent, si diversifié, si riche de potentiels créatifs. »

(Avec Blaise Ahouansè)